Ces voix à l'unisson coïncident avec le souhait « d'une élection transparente» exprimé par le sous-secrétaire d'Etat américain William Burns, lors de son passage à Alger. A mesure que la présidentielle de 2004 approche, un consensus au sein de la classe politique prend forme. Son point nodal porte sur le départ de Yazid Zerhouni de son poste de ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales. Plusieurs voix se sont donné la réplique pour faire de ce départ «un préalable pour la tenue d'une élection présidentielle crédible, propre et honnête». A l'origine c'était le mouvement citoyen de Kabylie qui avait classé le ministre de l'Intérieur persona non grata, dans l'échiquier gouvernemental, suite à la gestion catastrophique des événements de Kabylie. Taleb Ibrahimi, principal adversaire de M.Bouteflika lors de la présidentielle d'avril 1999, donne le ton et conditionne son éventuelle candidature à la prochaine élection. Le président du mouvement Wafa, non agréé, a déclaré ouvertement à partir de Annaba où il était en réunion avec les wilaya de l'Est, que «Zerhouni devait partir». Relayant son président, le porte-parole de Wafa, Mohamed Said, déclare que «dans les conditions actuelles, on risque de reconduire le dispositif de fraude de 1999» Pour Mohamed Said «il faut que les partis politiques fassent pression pour ne pas répéter la parodie électorale du dernier scrutin présidentiel» En filigrane, il s'agit d'un appel aux futurs candidats pour constituer une plate-forme où seront consignés les préalables de participation comme cela a été le cas lors des élections de 1999. Des indiscrétions font état de contacts avancés entre plusieurs personnalités politiques afin d'exiger le changement de l'Exécutif actuel. Cette option est amplement partagée par le parti majoritaire qui fait de ce préalable «une position de principe» «Il revient à ceux qui vont participer à ces élections de revendiquer un minimum de garanties»; a affirmé hier, M.Dahdouh, membre du bureau politique et élu de Annaba. «Le départ de Zerhouni est inévitable si on veut donner du crédit à ces élections, car tout le monde sait que l'homme en question roule pour le président-candidat» a-t-il dit en intégrant dans ce préalable «tous les ministres ayant fait preuve de parti pris» dans le conflit opposant son parti au mouvement de redressement présidé par Abdelaziz Belkhadem. Plus explicite, le porte-parole du FLN, Abdeslam Medjahed précise à ce sujet: «Zerhouni doit partir pour une raison simple: La présidentielle appelle à des garanties pour qu'elle soit crédible et transparente, or Zerhouni est ouvertement impliqué dans le projet de Bouteflika qui lui est, président-candidat ce qui est en totale contradiction avec le principe d'impartialité» La mouvance démocratique n'est pas en reste, puisque qu'une brochette de personnalités se sont exprimées et ont affiché leur appréhension sur la compétition électorale qui sera organisée par le staff du président-candidat. Ces voix à l'unisson coïncident avec le souhait «d'une élection transparente» exprimé par le sous- secrétaire d'Etat américain William Burns, lors de son passage à Alger. Bouteflika accédera-t-il à cette exigence comme l'a fait son prédécesseur Liamine Zeroual avant la présidentielle de 1999? L'ex-président de la République avait reçu l'ensemble de la classe politique et changé le Premier ministre, les ministres de la Justice, de l'Intérieur et celui de la Communication.