les chauffeurs de taxi et les citoyens sont en colère. Au lieu d'améliorer les conditions de service des taxis, la nouvelle réglementation n'a fait qu'aggraver la situation. Résultat: les chauffeurs de taxi et les citoyens en colère. Adressée par la Direction des transports à l'intention des taxieurs d'Alger, cette disposition a revu à la hausse les tarifs des déplacements de 117% et interdit l'organisation du jumelage pour les taxis-compteur. Les taxis collectifs, eux, ne disposent désormais que d'une seule ligne au lieu de six auparavant. Aussi, ils ne peuvent s'arrêter que d'une station à l'autre. Ces nouvelles règles prises unilatéralement par la Direction des transports ont été catégoriquement rejetées par les intéressés, du moins par une partie des chauffeurs de taxi. La grève de ces derniers, les 6 et 7 septembre dernier, en est la démonstration. Ils proposent, en contrepartie, une solution temporaire, à savoir l'organisation du jumelage. Selon le président de la section syndicale des chauffeurs de taxi d'Alger, cette nouvelle réglementation vise à bloquer l'activité des chauffeurs de taxi pour faire profiter l'Etusa. En tout cas, les chauffeurs de taxi plaident, de l'avis même des interlocuteurs, pour une réglementation équitable au service du client et du taxieur. Ils revendiquent un statut particulier pour la profession et la satisfaction du client du point de vue qualité et prix. Mais la parole est une chose, la réalité en est une autre.Une virée aux stations des taxi dans la capitale nous renseigne sur le calvaire quotidien vécu par le citoyen, notamment durant ce mois de Ramadan. De Bab El-Oued à la place du 1er-Mai en passant par la Place des Martyrs et Audin, le scènes de colère se succèdent et se ressemblent. Des queues interminables en quête du fameux taxi. L'attente peut durer jusqu'à une heure, aux heures de pointe. Hakim, rencontré à Bab El-Oued, n'arrive pas à contenir son indignation: «Je suis à l'arrêt depuis une demi-heure. Et pour rejoindre la Place du 1er-Mai, ça va me coûter 100 DA. C'est inadmissible». Il faut dire que la nouvelle réglementation a permis à certains chauffeurs de taxi véreux de faire la pluie et le beau temps. Ils déposent le client là où ça les arrangent, en plus du tarif excessivement élevé. A raison de 10,50 DA le kilomètre, on peut aisément imaginer le coût d'un long trajet comme Bab El-Oued-1er-Mai. Dans ce sens, un citoyen avoue: «J'ai pris un taxi-compteur de la Côte de Birkhadem à Kouba, et ça m'a coûté 65 DA».Toutefois, en cas de jumelage, le prix est revu à la baisse car le chauffeur aura plusieurs clients à bord. Cette situation pousse les citoyens à se rabattre sur les taxis collectifs. Mais là aussi, un autre problème surgit: le client qui peut se déplacer à raison de 20 DA, ne peut, cependant, descendre à l'endroit qu'il se fixe. Le chauffeur de taxi ne peut s'arrêter que d'une station à l'autre. Ce qui remet en cause la qualité du service des taxis. Personne n'est épargné par ce diktat. Les personnes âgées, les femmes enceintes et même les handicapés. Outrée, une vieille femme à Audin dénonce: «Je dois rentrer chez mois à El-Biar, mais le chauffeur ne veut pas me déposer à côté de ma maison. Je suis contrainte de faire trois kilomètres de marche pour arriver à mon foyer». Partout où l'on se dirige, les mêmes signes du mécontentement reviennent sur les lèvres des citoyens. Ici, c'est la rareté des taxi, là c'est la cherté des tarifs, ailleurs, c'est le comportement irresponsable des chauffeurs de taxi. C'est le ras-le-bol de l'usager. Des conditions d'anarchie et d'opacité où la seule victime reste le citoyen qui trouve toutes les peines du monde pour regagner son domicile ou son lieu de travail. Ainsi, il est impératif que les responsables interviennent pour mieux organiser ce secteur dans le but de faire tomber la fièvre des citoyens... En attendant toujours l'achèvement des travaux du métro d'Alger.