Les redresseurs semblent éprouver moult difficultés ces derniers jours à l'ouest du pays. L'euphorie qui avait suivi la vague d'attaques contre les sièges des mouhafadhate a laissé place à un sentiment d'abattement qui a poussé bon nombre de militants à reconsidérer leur ralliement aux thèses développées par le groupe de Si Afif et les autres «casseurs» de la ligne légaliste défendue par les partisans de l'actuelle direction du FLN. Cette situation s'est accentuée depuis la décision du Conseil d'Etat de reconnaître la validité du congrès extraordinaire du FLN qui avait plébiscité la candidature de M.Ali Benflis à la prochaine présidentielle. De nombreux observateurs avaient remarqué, qu'à l'occasion de l'enterrement de l'ex-membre du comité central du FLN, Mustapha Benzaza, de nombreux militants et autres élus de la région Ouest ont tenté de pénétrer le cercle des proches de Benflis ou d'approcher ses collaborateurs pour faire leur mea-culpa. De nombreux présents avaient remarqué, à l'occasion, la réaction d'un élu du FLN qui avait fait des mains et des pieds pour se rapprocher de la délégation du secrétaire général du parti pour exprimer ses regrets et demander pardon. Ce geste traduirait, selon des sources proches de certains militants de base qui avaient rejoint le mouvement des redresseurs et qui tentent de s'en éloigner ces derniers temps, la pensée de nombreux militants dans l'ouest du pays. Se sentant abusés, des élus du parti dans la wilaya de Mostaganem ont quitté avec armes et bagages les rangs des frondeurs pour revenir au bercail, tentant même de réoccuper les kasmas squattées par les partisans de Belkhadem. Le mouvement tend à s'essouffler à l'ouest et l'argument régionaliste, développé par les adversaires de Benflis pour gagner des voix dans la région, n'a pas fait long feu. Les erreurs de stratégie et les sorties médiatiques des animateurs du mouvement ont provoqué une lézarde dans un édifice où les équilibres sont très précaires. Les nombreuses coordinations créées pour maintenir la pression sur la direction du FLN ont été démantelées ces derniers jours. A Oran, des redresseurs que nous avons rencontrés ont déclaré qu'ils sont les victimes d'un jeu perfide de coulisses, de gens qui ont laissé de côté l'intérêt du pays pour préparer le lit à une dictature qui n'a rien d'éclairé ou de positif.