S'achemine-t-on vers un congrès rassembleur ? La question mérite d'être posée quand on sait que l'unanimité qui fait la force de l'équipe en charge des affaires du parti est battue en brèche par les querelles qui continuent à secouer les rangs de la base. Le cas des militants d'Oran et de Mostaganem est édifiant à plus d'un titre et traduit dans une large mesure, le fossé qui sépare les pro-Benflis des redresseurs. A Mostaganem, premier bastion tombé entre les mains des redresseurs après le coup de Si Affif qui avait empêché, au mois de juin 2003, la tenue d'une rencontre régionale des élus FLN, présidée par Ali Benflis, l'euphorie née au lendemain de la proclamation des résultats de la présidentielle s'est estompée pour laisser place au doute, attisée par des luttes sourdes que les discours rassembleurs ne sont pas arrivés à éteindre. Le président de l'APW, un des animateurs du mouvement de redressement, connu pour sa sagesse et sa modération a vu ses efforts compromis par certains courants issus des deux bords du FLN. A l'occasion de la récupération du siège de la mouhafadha, il avait prononcé un discours au cours duquel il avait appelé à dépasser les dissensions et les clivages et à resserrer les rangs pour permettre au parti d'aborder les prochaines échéances électorales dans les meilleures conditions. Cet appel, salué à l'époque, par les militants de deux bords est aujourd'hui, chahuté par les manoeuvres de coulisses qui se sont exacerbées ces derniers jours. Si les redresseurs exhibent comme argument, dans leur attaque contre les pro-Benflis, les critères d'éligibilité au congrès (le 8e, Ndlr), ces derniers répliquent par les graves manquements à la discipline partisane dont se seraient rendus coupables des redresseurs, manquements qui entraîneraient, selon le règlement intérieur, l'exclusion de leurs auteurs des rangs du parti. La désignation ou l'élection des futurs congressistes pose ainsi problème, puisqu'en l'absence de directives et orientations claires de la direction nationale, la base reste laminée par une véritable guerre de positions qui déterminera, selon bon nombre de militants, la future couleur politique du parti FLN. A Oran, les pro-Benflis sont dans la position du spectateur privilégié du pugilat auquel se livrent les trois courants qui se disputent le contrôle des structures locales du parti. M.Belkhadem avait dépêché plusieurs émissaires pour tenter d'arrondir les angles entre les trois tendances antagonistes, mais sans résultat. La direction nationale a multiplié les appels de sagesse et de retenue envers les trois tendances qu'elle avait invitées à un dialogue responsable et serin pour dépasser leurs clivages, mais sans parvenir à les réconcilier. Cette situation avait poussé certains sages du parti à opter pour une direction consensuelle chargée de la gestion de la mouhafadha. Cette proposition, acceptée dans un premier temps par les animateurs du camp des redresseurs et par les pro-Benflis a buté sur le choix des représentants des différents courants dans le directoire. Après moult rencontres et moult tractations, la proposition de confier la gestion des affaires locales du parti aux membres du comité central issus du 7e congrès a été retenue.