Le Mouvement populaire algérien de Amara Benyounès est fortement pressenti pour siéger au prochain gouvernement. La couleur politique du prochain gouvernement sera-t-elle identique à la précédente? Forcément pas! Le trio de l'Alliance présidentielle ne sera pas constitué d'un seul bloc. Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) a déjà annoncé la couleur. Le MSP, qui a partagé la gestion des affaires de l'Etat avec le RND et le FLN pendant plusieurs années, renonce à cette fonction. La décision a été tranchée par son conseil consultatif réuni samedi dernier. Le départ du MSP donne déjà un aperçu de ce que sera le prochain gouvernement. S'engageant dans l'opposition, le MSP se montre plus attaché à ses nouveaux alliés, à savoir El Islah et En Nahda. L'Alliance verte, qui a obtenu 48 sièges au terme des élections législatives du 10 mai dernier, ne fera pas partie de l'Exécutif. D'autres partis de la mouvance islamiste refusent également de figurer dans le prochain gouvernement. Le parti de Abdallah Djaballah a exprimé son refus de regagner le Palais du gouvernement. Idem pour le Front du changement. Son patron Abdelmadjid Menasra ne fera pas équipe avec le FLN et le RND. D'autres formations politiques s'opposent au principe de la participation. Il s'agit entre autres du Parti des travailleurs de Louisa Hanoune qui refuse l'idée d'une gestion partagée. Une idée soutenue par le Front national algérien de Moussa Touati. Le vieux parti d'opposition, le FFS, qui a décroché 21 sièges au Parlement, n'acceptera pas de faire partie de l'Exécutif. Ainsi, les partis les plus connus sur la scène politique ne seront pas représentés au gouvernement. Les petits partis, récemment créés, seront le seul recours pour donner un nouveau visage au gouvernement et consacrer le principe d'une gestion partagée. De ce fait, le FLN et le RND n'auront d'autre choix que de collaborer avec les petits partis. Le Mouvement populaire algérien de Amara Benyounès est fortement pressenti pour siéger au prochain gouvernement. Avec 6 sièges au Parlement, l'ex-ministre de la Santé rejoindra probablement le cercle des partis traditionnels. Le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, a affirmé au lendemain du scrutin du 10 mai l'élargissement de l'Alliance à d'autres partis politiques. M.Belkhadem s'est montré favorable à l'association de nouveaux partis à la gestion des affaires du pays. Les tractations sur la prochaine équipe gouvernementale sont en cours. Questionné sur la formation d'un nouveau gouvernement et la désignation d'un nouveau Premier ministre après les législatives du 10 mai, M.Belkhadem rappelle que c'est au président de la République d'en décider. Pour lui, la victoire du FLN aux législatives du 10 mai ne signifie pas que le prochain patron de l'Exécutif sera issu de ses rangs. «Je ne serai pas obligatoirement le Premier ministre», a-t-il clarifié. Sur une éventuelle reconduction d'Ouyahia à son poste, M.Belkhadem répond à partir d'une interprétation des résultats des élections législatives. «Si le peuple voulait qu'Ahmed Ouyahia concrétise son programme, il aurait donné la majorité au RND», explique-t-il.