Le Salon du livre et du multimédia amazighs boostera peut-être cette volonté de faire de Tikjda, un patrimoine collectif aux trois wilayas berbérophones, mais et surtout, un pôle touristique qui sortira la Kabylie de son isolement. C'est aussi une source d'inspiration pour les plumes nationales afin de participer à cette volonté de faire connaître la région de Tikjda. En décidant de retenir le site de Tikjda comme second lieu de célébration du 8e Salon du livre et du multimedia amazighs, les organisateurs veulent redonner à cette partie de la haute Kabylie la place qui lui échoit dans cette marche vers l'avenir de la langue maternelle d'un grand pan de la société algérienne. Précisons que Bouira avait pris les devants en lançant le Festival de la chanson à Tikjda. Si la première édition avait été une réussite totale qui a vu la participation du chantre de la chanson Lounès Aït Menguellet, la seconde a été tout simplement un fiasco, passée sous silence et organisée en catimini. Ce site, faut-il le rappeler, reste un joyau naturel et un havre de paix. Le tourisme qui génère des rentrées financières à même d'assurer l'après-pétrole, l'exemple de nos voisins marocains et tunisiens en sont la preuve, peut connaître un réel essor avec pareil site. Conscient de l'enjeu, les responsables ont inscrit plusieurs projets susceptibles d'attirer les populations nationales et étrangères vers ce lieu. La réhabilitation du chalet du CAF, de l'hotel Le Djurdjura deux infrastructures ciblées par les hordes terroristes lors de la tragédie nationale est une action qui permet une nette augmentation des capacités d'accueil. Même si le prix de la réhabilitation suscite des interrogations (plus de 26 milliards de centimes), la structure permettra, à ne pas en douter, d' être un facteur émancipant et source de richesses. En plus du tourisme tel que défini communément, la région reste sur le plan sportif, et comme nous l'avons à maintes reprises rapporté, une alternative moins onéreuse aux équipes sportives algériennes et pourquoi pas étrangères. C'est dans cette optique et stratégie que le premier responsable a rendu visite au site pour y inaugurer plusieurs projets d'aménagement et de réalisation. La nécessite de réaliser un stade est partagée par les responsables. Le choix du côté Ouest aux abords du chalet du CAF, zone non boisée, reste un choix judicieux surtout que le terrain d'Aswel ne sert plus à grand-chose si on excepte les bovins qui s'y rendent. L'obligation d'initier une stratégie prenant en compte les données du terrain éviteront pareilles erreurs qui étaient légion par le passé. La réalisation d'un stade en gazon naturel en altitude, lequel stade est recouvert pendant des mois par la neige est une preuve d'une vision restreinte et un gâchis financier monstre. Le Cnlst, établissement relevant du ministère de la Jeunesse et des Sports fonctionne, mais n'arrive pas à rentrer dans ses frais. Victime lui aussi des effets de la folie humaine, cet hôtel peut être rentable et être source d'une rente appréciable si les responsables prenaient la décision d'éponger, par exemple ses dettes. Pour permettre un réel essor de l'activité touristique, sportive, les sports de glisse, l'escalade, la randonnée, il est plus que primordial de réhabiliter les remontées mécaniques. Concernant ce point, une étude sera lancée incessamment pour la remise en état du télésiège. Là aussi, le COA qui a réhabilité une partie pour la réserver à la préparation des athlètes de haut niveau a continué à envoyer les sportifs algériens pour parfaire leur forme hors des frontières nationales. Une autre contradiction de taille. Il y a quelque temps, sa remise à niveau avait fait l'objet d'un avis d'appel d'offres pour un bureau d'études, un autre pour la sélection de l'entreprise chargée de rénover l'hôtel, mais entre-temps, le Conseil de participation de l'Etat a entériné une résolution pour le transfert de cette infrastructure au profit du ministère de la Jeunesse et des Sports. Cependant, à ce jour, la résolution en question n'a pas été appliquée et n'a pas été rejetée non plus. La grande deception vient de la décision du ministre de reduire le grand projet d'un Centre national pour les sportifs d'élite, l'ex-base vie du barrage Tilesdit en une petite auberge de jeunes. La note positive reste l'ouverture dès la rentrée prochaine d'un lycée sportif régional à M'chedallah. Le choix obeit au fait que cette région dispose de sportifs, notamment en lutte, qui composent l'Equipe nationale. Un cas de figure qui retarde considérablement la relance de l'activité et sur lequel doit impérativement se pencher le CPE pour permettre à cette infrastructure de recevoir un maximum de touristes dans la région. Une région qui, durant les années 1970 avait été à l'avant-garde du tourisme moderne. La prise de décision sur place aura au moins le mérite de prendre en compte les paramètres et les contraintes réels. Le récent incendie qui a ravagé plus de 200 hectares est là pour rappeler que la bataille n'est pas gagnée d'avance. Le reboisement décidé hier après la visite du wali n'est pas suffisant si les responsables ne sanctionnent pas lourdement les fautifs. S'agissant toujours de la préservation de la faune et la flore qui sont des éléments attirants, les responsables ont instruit la direction du Parc national du Djurdjura, de renforcer et faire de cette préservation une raison d'être. Précisons que la direction du parc se trouve à Bouira alors que logiquement, elle doit être implantée sur place. Désireux de doter le lieu de toutes les commodités, les responsables de la wilaya ont implanté une salle OMS, salle qui permettra la pratique des sports d'hiver. Des activités liées aux secteurs du tourisme et de l'artisanat gagneraient à être développées en ces lieux, d'autant que la sécurité y est assurée en permanence. Cette région a entièrement renoué avec la sérénité. Notons que l'hôtel ainsi que l'annexe fonctionne avec 34 employés, un chiffre qui pourrait être aisément revu à la hausse lorsque toutes les prestations de service, dignes d'une station climatique, y seront assurées. La direction du tourisme de Bouira dispose d'une étude relative à l'histoire locale, aux activités susceptibles d'être encouragées et aux incidences directes et indirectes du tourisme sur toute la région, de la wilaya et du pays. Selon un bilan de la DJS, Bouira s'apprête à se doter de sept piscines semi-olympiques, le gazonnement de quatre terrains de football d'ici la fin 2012. Le Salon du livre et du multimédia amazighs boostera peut-etre cette volonté de faire de Tikjda, un patrimoine collectif aux trois wilayas berbérophones, mais, et surtout, un pôle touristique qui sortira la Kabylie de son isolement.