La future Assemblée aura pour mission principale de confectionner la nouvelle Constitution du pays Selon une source proche de l'APN, son futur président, qui succédera à M.Ziari, serait Larbi Ould Khelifa, tête de liste du FLN à Alger. La future APN peut être confrontée à un sérieux problème. Le critère de crédibilité tant recherché risque de faire encore une fois défaut. Alors qu'elle n'est même pas installée, l'Assemblée est déjà vivement contestée. Il n'y a pas qu'un seul parti ou deux. En tout, dix-neuf formations politiques ont annoncé qu'elles boycotteront ses travaux. Une décision qui est loin d'être un non-événement. Bien au contraire, elle menace de compromettre tous les calculs et les ambitions politiques tracées dans le cadre des réformes politiques. Ce qui suscite sérieusement des craintes au sein des sphères du pouvoir. Bien que le taux de participation soit supérieur à celui de 2007, dépassant les 43% contre 35%, le danger guette toujours la future APN. Les partis contestataires multiplient les dénonciations de la fraude, rejetant les résultats du dernier scrutin. Malgré la présence des observateurs internationaux et les témoignages sur la transparence de l'élection, les partis de l'opposition mènent une bataille sans relâche. Plus de 165 recours ont été introduits au niveau du Conseil constitutionnel pour fraude et dépassement lors du scrutin. Les contestataires sont convaincus de ce fait. Avant même que le Conseil constitutionnel ne statue sur les recours, les 19 partis ont décidé de boycotter l'hémicycle en signe de protestation. D'autres partis politiques risquent de rejoindre ce bloc, à l'image de l'Alliance verte. Son adhésion permettrait aux islamistes de se constituer en un seul bloc parlementaire. En tout cas, l'absence samedi, de ces formations politiques s'annonce comme un mauvais départ pour la future APN. Les observateurs de la scène politique le confirment. Ils s'accordent à dire que le boycott des partis peut porter sérieusement préjudice à l'image de cette institution. Surtout que la future Assemblée aura pour mission principale de confectionner la nouvelle Constitution du pays. Un élément de taille qu'il ne faut pas perdre de vue, selon ces analystes. Tout se joue sur la crédibilité. Si cette assemblée a un mauvais départ, c'est tout le processus des réformes qui est en péril. Même si les précédentes législatures ont souffert du manque de crédibilité, cette fois-ci la donne a changé. La septième législature n'est pas comme les précédentes. Issue des réformes politiques engagées par le président de la République en avril 2011, cette Assemblée aspire à devenir une vraie tribune pour un débat franc, libre et démocratique entre les différentes formations politiques. Par ailleurs, et selon une source proche de l'APN, son futur président qui succédera à M.Ziari serait Larbi Ould Khelifa, tête de liste du FLN à Alger. Le nom du ministre de l'Enseignement supérieur, Rachid Harraoubia, qui était fortement pressenti a été écarté, indique notre source qui justifie cette décision par le souhait de faire appel à de nouvelles compétences. Quant à la nomination d'un nouveau gouvernement, la même source indique qu'elle n'interviendra pas avant mi-juillet. «Il y a tout un calendrier de rendez-vous qu'il ne faut pas chambouler», précise notre source en évoquant les épreuves du Bac, la préparation du Cinquantenaire de l'Indépendance. «Plusieurs ministres sont impliqués dans ce chantier», affirme notre source. Donc, l'équipe Ouyahia ne sera pas conviée à plier bagage. Avant de rendre le tablier, les ministres doivent expédier les différents dossiers d'actualité. Ce qui va donner encore du temps au centre de décision pour mieux peaufiner la liste de la nouvelle équipe dirigeante. Parmi les changements attendus, notre source avance que M.Ouyahia ne sera pas reconduit au poste de Premier ministre. Deux personnes sont en lice pour le même fauteuil. Il s'agit du ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, et celui des Travaux publics, Amar Ghoul. «Si M.Sellal est nommé Premier-ministre, M.Ghoul sera désigné comme vice-Premier ministre et le contraire est vrai», appuie notre source. Même si le Mouvement de la société pour la paix a décliné une nouvelle participation au gouvernement, M.Ghoul peut faire l'exception dans le prochain gouvernement. Une manière d'embêter le MSP qui se réclame de l'opposition. La nouvelle équipe sera donc appelée à préparer la rentrée sociale.