La contagion des violences en Syrie au Liban est une «menace réelle » et pourrait «très mal se terminer », a mis en garde mercredi le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. «Désormais, la menace est réelle que le conflit (en Syrie) déborde sur le Liban, où cette affaire pourrait très mal se terminer au regard de l'Histoire, de la composition ethnique et religieuse de la population et des principes sur lesquels l'Etat libanais est construit », a-t-il déclaré devant des journalistes à Moscou. «C'est une évolution très dangereuse de la situation, à laquelle il faut échapper à n'importe quel prix », a-t-il ajouté. Le Liban est devenu l'otage du conflit dans la Syrie voisine après une série d'incidents meurtriers impliquant des adversaires et des sympathisants du régime du président Bachar al-Assad, selon des experts. Treize Libanais de confession chiite ont été enlevés par des rebelles mardi dans la province d'Alep, dans le nord de la Syrie, alors qu'ils revenaient dans leur pays après un pèlerinage en Iran. Un dignitaire sunnite hostile au régime syrien et soutenant la révolte syrienne a été tué dimanche par des tirs de l'armée dans le nord du Liban. Des affrontements ont éclaté après sa mort à Beyrouth, entre un mouvement libanais sympathisant de la révolte syrienne et un autre appuyant le régime syrien, faisant deux morts. La Russie, principal soutien du régime syrien, a posé son veto à deux reprises contre des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU condamnant la répression sanglante en cours depuis plus d'un an en Syrie d'un mouvement de contestation. Elle accuse aussi régulièrement l'opposition et ses soutiens étrangers de chercher à faire capoter le plan de paix de l'émissaire international Kofi Annan, dont un cessez-le-feu officiellement instauré le 12 avril est quotidiennement violé.