Un chemin semé d'embûches pour les candidats à l'asile 7,2 millions de personnes sont réfugiées depuis plus de 5 ans, alors que 845 000, à travers le monde, ont demandé l'asile en 2010. L'accès au statut de réfugiés tel qu'il est énoncé par la convention qui lui a été consacrée il y a soixante ans ressemble à un parcours du combattant. Un chemin semé d'embûches pour les candidats à l'asile doublé d'une méfiance envers eux qui rend suspecte leur démarche et fragilise encore un peu plus leur condition déjà bien précaire. Les pays de l'Union européenne sont ceux qui se distinguent le plus dans le refus de prendre en charge ce type de population. «Moins de 10 Etats de l'Union européenne (UE) ont proposé de prendre en charge seulement quelques centaines de réfugiés. L'UE s'est illustrée par son défaut d'assistance en refusant de prendre en charge la protection de ces réfugiés», indique Amnesty International dans un rapport rendu public, le 23 mai, lors d'une conférence de presse, animée par Geneviève Garrigos, la présidente de l'AIF (Amnesty International France). Certains Etats considèrent les demandeurs d'asile comme «une menace» pour leur sécurité. Ils sont de plus en plus perçus comme des migrants irréguliers indésirables. «Cette suspicion entraîne une criminalisation des demandeurs d'asile et réfugiés lourde de conséquences: les procédures se durcissent, des mécanismes de sanctions sont mis en place et le recours à la détention se généralise», souligne le document présenté pour la présidente de l'AIF. Une politique adoptée par le président de la République française sortant qui avait annoncé une série de mesures pour favoriser les expulsions d'étrangers et rendre plus difficile leur installation. Les prestations des demandeurs d'asile seront limitées «s'ils ne coopèrent pas avec l'administration, déposent leur demande plus de trois mois après leur entrée sur le territoire français ou bien refusent une offre d'hébergement», avait déclaré le 11 février, Nicolas Sarkozy, dans un entretien au Figaro Magazine. Pour faire barrage à ce genre de mouvement migratoire, le rapport d'Amnesty International dénonce les demandes d'asile qui sont traitées «le temps d'un examen expéditif'». «En cas de rejet, les requérants au droit d'asile ont 48 heures pour déposer un recours devant le tribunal administratif...», signale le rapport de l'AIF. 26% des demandes d'asile ont été traitées de manière «accélérée» en 2011. Cette procédure rend possible le renvoi du requérant dans son pays avant la fin de l'examen de sa demande par la Cour nationale du droit d'asile...