Il va falloir faire de la gymnastique mentale pour remettre à jour la compétition nationale. Jamais, depuis sa création en 1964, le championnat national de football n'a connu une telle perturbation. Jeudi dernier, on disputait la 11e journée à l'issue de laquelle on dénombrait pas moins de 9 rencontres en retard dont 5 pour la seule USMAlger. Et ce n'est pas terminé puisque pour la 12e journée qui aura lieu jeudi prochain on annonce le report de deux matches à savoir USMB-MCA et USMA-JSK. Un scénario qui va obliger la commission des compétitions de la Ligue nationale de football à plancher de nouveau pour élaborer un énième programme. Une chose est sûre, on ne pourra pas rattraper tout le retard avant la trêve qui sera observée à l'occasion de la CAN 2004. D'ailleurs, dans le dernier calendrier qui avait été élaboré on n'était pas parvenu à caser la rencontre entre l'USMA et le WAT comptant pour la 15e journée. Il est vrai que la commission tablait, pour la circonstance, sur une participation de l'USMA à la finale de la champion's league africaine. Le cours des évènements plaident, pour l'instant, en une absence de l'équipe algérienne à cette fameuse finale mais on se gardera de la donner battue d'avance dans le match retour de sa demi-finale contre Enyimba, samedi prochain. Dans les dispositions réglementaires édictées à l'intersaison, la FAF et la LNF avaient imposé aux clubs d'engager un effectif de 25 joueurs au maximum. Les deux instances dirigeantes du football algérien estimaient que les clubs recrutaient beaucoup trop de joueurs au point d'en payer quelques-uns sans qu'ils n'aient jamais un pied sur un terrain. Elles trouvaient qu'avec 25 joueurs les clubs avaient de quoi tenir toute une saison et que cela les obligerait à puiser dans leurs catégories de jeunes. Un peu plus tard, elle a fait une faveur aux clubs engagés dans les compétitions internationales et les a autorisés à recruter deux joueurs supplémentaires. Pour argumenter le report de leurs matches, ces clubs avancent surtout le fait qu'ils ne disposent pas d'assez de temps de récupération entre deux rencontres officielles ou après un voyage. Autre raison, ils craignent de voir certains de leurs joueurs se blesser avant le match international (exemple de l'USMA pour son match contre l'USMB). Mais plus le championnat évolue et plus on se rend compte que ces clubs ne font que des caprices. Cette histoire de fatigue et de manque de récupération a bon dos surtout lorsqu'il s'agit de voyager. Aujourd'hui la FAF met à la disposition de ces clubs tous les moyens pour voyager dans de bonnes conditions : un avion à leur exclusive disposition qui les emmène chez l'adversaire suffisamment à l'avance et qui les ramène au pays immédiatement après le match, le tout directement sans aucune escale. Autant dire que leurs arguments ne tiennent plus tellement la route. Ceux-ci sont d'autant moins compréhensibles que dans les autres pays du Maghreb cela ne se passe pas du tout comme chez nous. Les Egyptiens, les Tunisiens et les Marocains ont certainement plus de clubs que nous à être engagés dans des compétitions internationales et cela ne les empêchent pas d'avoir des championnats nationaux à jour. Comment font-ils, nous direz-vous ? Il se trouve tout simplement qu'on ne fait pas dans la complaisance à l'égard des clubs et ces derniers acceptent, en toute sportivité le calendrier établi par la fédération. A titre d'exemple, sachez que le club égyptien du Zamalek du Caire a disputé et gagné le mardi 28 octobre un match de champion's league arabe en Tunisie contre le CS Sfax. Trois jours plus tard, le vendredi 31 octobre, il était de nouveau sur le terrain pour disputer un match du championnat égyptien. Quel est le club algérien qui accepterait un tel programme? Aucun. On parlera de fatigue et d'on ne sait quelle autre excuse. Mais on ne réussira à tromper personne sur ce point car on a vu lors de la dernière journée du championnat la JSK et le RCK s'en sortir à leur avantage (victoire contre le CRB pour la première et match nul chez le premier, le WAT, pour le second) alors qu'ils avaient disputé le lundi précédent un match des plus éprouvants entre eux. Les lumières que l'on a comme entraîneurs feraient bien de nous expliquer comment le CRB et le WAT ont cédé devant des équipes censées être sous l'emprise de la fatigue. On voit d'ici leur réponse: le Chabab et le Widad manquaient de compétition puisqu'ils n'avaient pas joué depuis une semaine. Là on tombe dans les travers d'un débat tortueux et particulièrement pénible qu'il vaut mieux laisser de côté.