«Nous sommes les dommages collatéraux de l'ère Harraoubia». «Notre diplôme nous empêche d'avancer», tel est le cri de détresse lancé par les titulaires de Deua, rassemblés hier devant le siège du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. En effet, une centaine de titulaires de diplômes d'études universitaires appliquées (Deua) BAC+3 ans d'enseignement supérieur ont organisé hier un sit-in dans la carcasse située en face du Mesrs. Ce sit-in a débuté par une minute de silence en mémoire des victimes de l'accident qui est survenu vendredi dernier dans une cité universitaire à Tlemcen et qui a fait 8 victimes. Après cette minute de silence de représentants de ces contestataires ont été reçus par des responsables du ministère. «Nous réclamons une reconnaissance de nos diplômes», demandent les autres diplômés qui ont poursuivi leur rassemblement. «Nous sommes les dommages collatéraux de l'ère Harraoubia», pestent-ils. «L'ex-ministre n'a jamais voulu ouvrir avec nous le dialogue malgré nos nombreuses sollicitations», assurent-ils. «On a essayé de l'interpeller mais en vain. Silence radio!», rapportent t-ils. «Maintenant qu'il n'y est plus, on espère que la porte du dialogue s'ouvrira», espèrent-ils. Ainsi, ces diplômés réclament que leur diplôme soit classé au niveau A avec les autres diplômes délivrés par l'Université algérienne. «Le baccalauréat n'a aucune valeur du moment que les bacheliers et les non-bacheliers sont classés à la même catégorie, c'est-à-dire, un Bac+3 équivaut à un terminal+3», dénoncent-ils. Ils demandent également qu'on leur permette de continuer leurs études, c'est-à-dire en master, tout en prenant en compte leurs horaires de travail. «D'abord, il faut savoir que l'ordonnance n° 06-03 du 15 juillet 2006 portant statut général de la Fonction publique stipule en son article 38 que le fonctionnaire a le droit à la formation, au perfectionnement et à la promotion durant sa carrière», certifient-ils. «Sauf que les Deua «sont exclus de ce droit», ajoute-t-il. Aussi, ils réclament la promotion automatique de tout employé ayant plus de 10 ans d'ancienneté. Le courroux de ces diplômés relance encore une fois la polémique concernant le Deua. Depuis son instauration en 1990, les critiques n'ont cessé de fuser. Depuis plus de 20 ans le flou l'entoure, aucun véritable statut ne lui a été donné. La colère de ces diplômés en Deua est donc la juste conséquence des erreurs du passé.