Ayant su que les de la ville et spécialement de la cour ont pris connaissance de la nouvelle d'avoir succombé au charme de son jeune esclave, nouvelle vite répandue, la femme de l'intendant invite ces dernières à une collation et là, elle prend sa revanche en leur faisant découvrir ce qu'était son esclave. Emerveillées par ce coup d'éclat et l'apparition de Youcef, bien coiffé et bien habillé, c'est-à-dire dans son véritable état, elles perdent le contrôle à sa vue et se mettent à se déchirer les mains. En voici la description coranique de cette scène des de la cour, qui en dit long sur leur mode de vie, leur liberté d'action et leur place remarquable dans la société pharaonique. «Des dirent dans la ville : la femme du grand intendant a tenté de séduire son valet: il lui a inspiré une folle passion. Nous la voyons vraiment dans un égarement manifeste.» (30) Mise au courant de leur médisance, elle leur envoya des invitations, prépara une collation à leur intention, remit un couteau à chacune d'elles et dit (à Youcef) d'entrer. Quand elles l'eurent vu, elles en furent si émerveillées qu'elles se taillèrent les mains et dirent : «Grand Dieu ! Ce n'est pas un être humain ! C'est un ange merveilleux!» (31) Toutefois, au lieu que son ardeur se tempère, elle ne fait que croître. Encouragée par l'adhésion des autres et leur émerveillement, la femme de l'intendant trouve un autre prétexte pour durcir sa position envers Youcef dont les malheurs, à cause de sa beauté, ne finissent pas. «Elle dit: «Voilà celui au sujet de qui vous m'avez blâmée. J'ai effectivement tenté de le séduire, mais il veut rester chaste. Or, s'il refuse ce que je lui ordonne de faire, il sera jeté en prison et connaîtra assurément un sort misérable.»(32) Devant ce harcèlement sans pareil et étrange, il ne reste plus à Youcef, futur prophète que de s'adresser à son Seigneur, son dernier recours, sinon l'unique, pour le sauver en exauçant son voeu. Quel voeu ! Celui de privilégier la prison à la séduction. Quelle foi ! Quelle détermination aussi ! Ici nous avons un monologue où le jeune Youcef implore son Seigneur dans sa solitude: «Seigneur, dit-il, je préfère la prison à l'acte auquel ces me convient. Si tu ne me préserves pas de leurs embûches, je finirai par céder à mon inclination pour elles et sombrer dans le paganisme.» (33) Son Seigneur exauça son voeu et le préserva de leur perfidie. C'est lui en vérité qui entend et sait tout.(34) Après la menace de mort de ses frères, son éloignement du domicile paternel, sa vente en tant qu'esclave, voilà le jeune Youcef mis en prison avec comme seul tort d'avoir dit non à la tentation, par la perfidie d'une femme qui semble ne reculer devant rien pour arriver à ses fins. Toutefois, elle s'était trompée d'adresse. Pour tout cela, Sidna Youcef aura réussi son pari en restant un exemple de chasteté et de fidélité, notamment pour les jeunes, filles et garçons, à travers les âges et les lieux. Demain : Youcef en Prison Entv 16h 15 et Canal Algérie 17h30. Vos réactions sur [email protected]