Rien ne va plus au plus vieux parti d'opposition En latence, les problèmes au sein de la fédération d'Alger du FFS risquent d'élargir le mouvement dans les prochains jours. La guerre de tranchées continue à faire ravage dans les rangs du FFS. La crise qui le secoue va crescendo et risque de se durcir dans les jours à venir, prévoit un cadre militant du plus vieux parti d'opposition. En ce sens que les mesures disciplinaires qui ont été prises à l'encontre de l'ancien premier secrétaire, ne passeront pas sous silence, notamment auprès des cadres du FFS, aujourd'hui marginalisés. L'équipe dirigeante, élue après le 3e congrès de 2007 - qui a conduit le parti jusqu'à la désignation de Ali Laskri à l'orée des élections législatives du 10 mai dernier - est frappée du sceau du mouvement de la contestation. Ce mouvement «frondeur» est né dans un premier temps dans le fief du FFS, à Tizi Ouzou. Ensuite, des échos de même nature ont été enregistrés dans la wilaya de Béjaïa, Bordj Bou Arréridj. En latence, les problèmes au sein de la fédération d'Alger risquent d'élargir le mouvement dans les prochains jours. Cependant, quelle est l'origine de la monté au créneau de ladite contestation? «Il y a plusieurs raisons», selon des informations qui nous ont été dévoilées par un cadre du FFS et élu député. Selon cette source, «les divergences politiques s'articulaient autour de la participation ou non du FFS aux élections législatives. Or, la majorité des fédérations étaient résolument contre l'implication et la participation du FFS à ce scrutin. Comment participons-nous aux législatives du 10 mai, alors que nous étions, et nous le sommes toujours, persuadés que l'adhésion du FFS à cette élection n'est qu'une caution pour le système en place? Le chef du parti, Hocine Aït Ahmed, a été leurré par l'équipe dirigeante d'Alger. «Les rapports qui ont été faits à Aït Ahmed pour trancher la question de notre participation ou non étaient erronés. Ils ne reflétaient pas réellement les opinions exprimées durant les rencontrés régionales ainsi que lors de la convention nationale tenue à Alger», fulmine notre interlocuteur. «Une décision prise suite à de fausses conclusions, forcément les conséquences négatives sont inéluctables», analyse-t-il. Le FFS a-t-il négocié avec le pouvoir sur sa participation à cette élection? «On laisse entendre cette hypothèse. Mais nous, nous sommes tenus au secret, s'il y a eu ce genre de tractations», doute-t-il cependant. Sur la divergence, la plus grande pomme de discorde au sein des cadres militants de la formation d'Aït Ahmed, a pris forme lors de la confection des listes électorales. Ainsi, la liste d'Alger n'a pas fait l'unanimité. Elle a même été désavouée. Les anciens du parti n'ont pas admis ni accepté que des personnes non encartées puissent être désignées pour piloter la liste du FFS dans la capitale. A Tizi Ouzou, le même scénario a été reproduit. Le tête de liste n'est même pas inscrit sur la liste électorale. Le premier secrétaire sortant, Karim Tabbou a été classé en seconde position. A Béjaïa, également. «Ils ont décrié notre parti. Ils ont servi d'autres formations et hommes politiques ayant des opinions aux antipodes des positions du FFS. Ces gens-là sont aujourd'hui députés alors que les militants sincères qui ont longtemps milité pour le FFS ont été écartés», révèle ce militant en colère. Aujourd'hui, le FFS se retrouve dans une impasse, même avec ses 27 députés. En remontant à quelques années en arrière, la crise de 2007, en grande partie, est l'une des conséquences directes de ce qui tombe, aujourd'hui, sur la formation d'Aït Ahmed. Pour rappel, les anciens cadres de l'époque n'admettaient pas qu'un jeune militant, Karim Tabbou, soit propulsé au-devant de la scène politique et intronisé premier secrétaire. Aït Ahmed avait une confiance aveugle envers «ce jeune loup de la politique». Avec son discours tranchant, son dévouement envers le président du parti, Karim Tabbou a été l'homme de confiance de Hocine Ait Ahmed durant deux mandats de 2 ans chacun. Parmi les premiers secrétaires qui ont défilé à la tête du FFS, seul Karim Tabbou a eu l'insigne privilège de cette longévité. Les ténors et conscience politique du parti comme Ahmed Djedaï, Mustapha Bouhadef, Debaïli, Saïd Khellil n'ont pas eu cette chance.