Le premier responsable de cette formation politique a évité soigneusement le sujet. Le MSP revendique une place sous les projecteurs de la présidentielle dominée par les deux adversaires Bouteflika-Benflis. Tout est dans les sous-entendus, les choses ne sont pas encore appelées par leur nom. Ainsi a décidé de faire le MSP. En effet, le parti du défunt Nahnah avec son nouveau pragmatique président, Abou Djerra Soltani, compte vraisemblablement se présenter au suffrage. Le premier responsable de la formation politique a évité soigneusement d'expliquer cela. Toutefois, M.Abou Djerra indiquera que «le madjlis décidera en toute souveraineté lors d'une session extraordinaire prévue dans les semaines à venir sur la question de présenter le candidat du mouvement MSP», nous dira-t-il lors d'un point de presse improvisé. A ce propos, et en s'abandonnant volontiers à son éloquence, M.Soltani n'a pas manqué d'utiliser des termes acerbes pour dénoncer les «bipolarités politique et électorale». Cette déclaration a d'ailleurs été mêlée à une sorte de mise en garde quant aux conséquences de la gestion de la crise nationale avec «des velléités électorales», a-t-il ajouté. Lors des travaux qui se sont déroulés à huis clos, trois questions majeures ont été à l'ordre du jour, et sans grande surprise la présidentielle s'est taillée la part du lion des discussions. Apparemment, le parti cherche des assurances. D'emblée, le président du MSP fait monter les enchères avant de passer au traditionnel jeu de l'escalade politique. «Pas d'alliance pour soutenir un candidat avant de trouver un cadre idéal pour la pratique politique et électorale», a-t-il lancé. Est-ce une annonce prématurée d'un choix de candidat MSP? En tout cas, le mouvement a, a priori, abattu sa carte de troc politique. En effet, le MSP a carrément proposé la mise en place d'une «charte d'honneur nationale» impliquant l'ensemble des partis politiques et des partenaires socio-économiques en vue de «moraliser la société». Dès le discours d'ouverture du conseil consultatif, Abou Djerra indiquera que cette charte doit être basée sur «le respect de la Constitution et des lois de la République par tous. Il s'agit aussi d'un nécessaire assainissement et de la moralisation du climat politique», le choix de la date ne constitue qu'un renfort pour le chef du parti. Le conseil n'a pas manqué de réitérer l'appel à la tenue d'une conférence politique pour l'examen de la situation sur la base des constantes et des principes comme minimum consensuel, soulignant l'attachement de son mouvement «à la stabilité et (à) la prise en charge des priorités du citoyen».