il est fort probable que cette affaire connaisse un dénouement heureux. C'est aujourd'hui que la décision de prolonger ou de lever la mise sous contrôle judiciaire prononcée à l'encontre du directeur du journal Le Matin au mois d'août dernier, sera traitée par la chambre d'accusation du tribunal d'El Harrach. Pour rappel, cette mesure coercitive avec interdiction de quitter le territoire national avait été prise par le tribunal d'El Harrach à la suite des bons de caisse trouvés à l'aéroport d'Alger sur M.Benchicou à son retour de Paris. Aujourd'hui que l'instruction est close et qu'aucun élément nouveau n'est venu étayer les charges qui pèsent sur le directeur du Matin, il est fort probable que cette affaire connaisse un dénouement heureux, avec la relaxe pure et simple de M.Benchicou. Les perquisitions effectuées aux domiciles de M.Benchicou et de sa mère, n'ont permis de découvrir aucune anomalie ou infraction susceptible d'étayer l'accusation, pas plus que la fouille à laquelle ont été soumis l'épouse de M.Benchicou et son fils, toujours à l'aéroport Houari Boumediène d'Alger. Du reste, dans cette affaire rocambolesque des bons de caisse, les services des douanes de l'aéroport, qui n'avaient constaté aucune infraction susceptible d'être signalée et de faire l'objet de poursuites judiciaires, avaient refusé d'établir un rapport. C'est justement l'absence de ce document douanier qui fait que le dossier d'accusation est vide. Par ailleurs, des cadres travaillant dans le secteur bancaire et financier avaient émis un avis semblable, à savoir que M. Benchicou n'avaient pas à s'inquiéter pour la détention de bons de caisse, tout comme, nul ne peut être inquiété ou poursuivi pour la détention d'un chéquier. Les responsables concernés avaient estimé qu'aucune infraction n'avait été commise dans le cadre du transfert illégal de capitaux. Pour M.Benchicou, bien sûr, cette mise sous contrôle judiciaire est politique et est une atteinte grave au droit de presse et d'expression. La grande question qui se pose se rapporte justement au harcèlement judiciaire dont font régulièrement l'objet les journalistes depuis août dernier, à la suite de la suspension de six journaux nationaux sous des prétextes commerciaux fallacieux, laquelle suspension a été elle-même motivée par les révélations de scandales financiers faites par les journaux indépendants. Depuis cette date beaucoup d'eau a coulé sous les ponts, et le pouvoir a essayé d'instrumenter les appareils de la police et de la justice. Certains vont jusqu'à faire un lien entre cette mise sous contrôle judiciaire de M.Benchicou et le dernier putsch qui a eu lieu à l'intérieur du syndicat national des magistrats, le président en poste, M.Mohamed Ras El Ain ayant été remplacé à titre intérimaire par M.Djamel Aïdouni, qui va justement traiter de cette affaire et décider de la levée ou non de la mise sous contrôle judiciaire. Néanmoins, rien ne permet d'être pessimiste. Tout laisse croire que la justice comme à son habitude, fera son travail dans un climat de sérénité et que le juge rendra son verdict en son âme et conscience, loin des pressions et autres balivernes.