Il y a de fortes chances que la justice procède à la levée de la mise sous contrôle judiciaire. La chambre d'accusation du tribunal d'El Harrach a estimé nécessaire de renvoyer le procès du directeur du Matin, M.Benchicou, à dimanche prochain. La défense parle de signes encourageants quant à l'issue de ce procès. Un des avocats, estime que «puisque la présidente a demandé d'examiner le dossier, cela veut peut-être dire que celui-ci est vide et ne contient pas de preuves pouvant conduire à l'incrimination du directeur du Matin». Selon la défense ainsi que certaines sources sûres, il est attendu que le tribunal d'El Harrach «procède à la levée de la mise sous contrôle judiciaire prononcé à l'encontre du directeur lequel est interdit de quitter le territoire national à la suite de la découverte de bons de caisse en possession du directeur à son retour de la capitale française». Il est à préciser que l'instruction tire à sa fin et qu'aucun élément nouveau n'est venu étayer les charges retenues contre le directeur et que, par conséquent, il est fort probable qu'il serait sujet à une relaxe pure et simple. A rappeler aussi que les perquisitions effectuées au domicile du directeur, de sa mère et de son enfant n'ont révélé aucun indice nouveau pouvant être susceptible d'appuyer l'accusation. Les douanes qui étaient plus que concernées par le délit puisqu'il s'agissait de bons de caisse, ont refusé d'établir un rapport. Mieux encore, quelques jours après l'arrestation du directeur, les services des douanes ont tenu à «dédouaner le directeur dans un communiqué rendu public mettant en exergue l'innocence de M.Benchicou». Curieusement, l'absence de rapport des douanes a quelque peu allégé les charges et rendu caduque toute tentative d'accusation. Par ailleurs, les secteurs bancaires et financiers ont tenu à rassurer le directeur en apportant la preuve que «les bons de caisse découverts sur lui à son arrivée à l'aéroport ne pouvaient l'inquiéter comme nul ne peut être inquiété ou poursuivi pour la détention de chéquier». Les responsables ont estimé qu'aucune infraction au change et au transfert de capitaux n'avait été commise. M.Benchicou, quant à lui, «persiste à affirmer que cette mise sous contrôle judiciaire est purement politique et est une grave atteinte au droit de presse et à l'exercice de cette profession et de la liberté d'expression». Une affaire qui tient en haleine toute la corporation des journalistes.