Photo : S. Zoheïr Par Hasna Yacoub La chambre d'accusation ne s'est toujours pas prononcée sur l'examen des sept pourvois contre les décisions du juge d'instruction, près le tribunal de Sidi M'hamed, relatives à la mise sous contrôle judiciaire des prévenus poursuivis dans le cadre de l'affaire Sonatrach. Il est certes vrai que la loi ne prévoit pas de date butoir pour que la chambre d'accusation se prononce sur les pourvois contre les mis sous contrôle judiciaire, contrairement aux prévenus placés sous mandat de dépôt, mais il était attendu que cette dernière rende son verdict au moins dans la semaine qui a suivi la confirmation des décisions du juge d'instruction de maintenir en détention sept prévenus, à savoir l'ancien P-DG du CPA, son fils, deux vice-présidents de Sonatrach, les deux enfants de Mohamed Meziane et un de leurs associés. Selon des sources proches du dossier, l'examen de ces pourvois n'est pas programmé pour aujourd'hui et il faudrait attendre la programmation de la semaine prochaine (la chambre d'accusation se réunit les dimanche et mercredi) pour savoir si les pourvois seront examinés. Précisons que les avocats ont plaidé, il y a une dizaine de jours, la mise en liberté provisoire de leurs clients, dont le P-DG de Sonatrach, Mohamed Meziane, et d'un de ses vice-présidents, Chawki Rahal, chargé de l'activité commercialisation. Cette affaire, qui fait couler beaucoup d'encre et suscite beaucoup d'intérêt, laisse courir beaucoup de bruits. D'aucuns, il est appris que le traitement des pourvois pourrait être «saucissonné», mais dans ce cas, comme le laissent entendre certains avocats, il serait visible qu'une «instruction» en haut lieu est attendue pour connaître la décision à prendre sur le dossier. D'autres s'interrogent sur l'inculpation de nouvelles personnalités mais il apparaît que le dossier ficelé ne connaîtra pas d'autres interpellations. Enfin, certains appréhendent l'enterrement de cette affaire à l'instar de celle de BRC qui n'a pas connu de suite au niveau de la justice. Cette affaire a éclaté au grand jour, rappelons-le, à la suite des investigations menées par des officiers judiciaires militaires du Département de renseignement et de sécurité (DRS) et qui concerne des malversations dans les marchés de gré à gré avec deux sociétés : un groupement algéro-allemand de matériel de sécurité et de surveillance pour l'activité transport par canalisations (TRC) et une société italienne. Le DRS a conclu à l'implication du P-DG de Sonatrach, ses deux enfants, l'ancien patron du Crédit populaire d'Algérie, son fils et 15 cadres, dont des vice-présidents de la compagnie pétrolière. Le DRS a décelé des malversations dans l'octroi de marchés à deux bureaux d'études et de consulting et d'installation de surveillance dans le cadre de l'activité de transport par canalisations qui auraient réussi, grâce à leurs relations, notamment les enfants du P-DG, à avoir un statut de «privilégiés». Après les auditions, le juge d'instruction a pris sa décision à l'encontre de l'ensemble des mis en cause en mettant sous mandat de dépôt les deux enfants du P-DG de Sonatrach, l'ancien P-DG du CPA, Hachemi Meghaoui, son fils (propriétaire d'un bureau d'études), un entrepreneur privé, deux vice-présidents de la compagnie, Benamar Zenasni (chargé de l'activité transport par canalisations - TRC) et Belkacem Boumedienne (chargé de l'activité Amont - exploration et production). Le juge a également placé sous contrôle judiciaire sept cadres dirigeants de la compagnie, dont le président-directeur général Mohamed Meziane et Chawki Rahal, vice-président chargé de l'activité commercialisation. Plusieurs chefs d'inculpation ont été retenus contre les mis en cause, dont le plus lourd est «association de malfaiteurs».