La RASD décèle «un parti pris des pays qui tirent les ficelles derrière les deux sociétés de prospection pétrolière». La nouvelle résolution adoptée, mardi dernier, par l'ONU portant sur la décolonisation du Sahara occidental ne semble aucunement déranger la compagnie pétrolière française Totalfina Elf. Cette dernière a signé, vendredi, un contrat de prospection pétrolière au large de la ville de Dakhla sur une superficie de 115.000 km² avec le Maroc. Le ministre des Affaires étrangères sahraoui, M.Mohamed Salem Ould Salek, a qualifié l'opération de «grave». Selon lui, le contrat en question n'est autre qu'un sabotage dirigé contre les efforts de la communauté internationale tendant à régler définitivement le conflit sahraoui. Encore une provocation en direction du peuple sahraoui. Une de trop, du moins ! Cette fois-ci, c'est encore la compagnie française qui inscrit, de par cette signature, un nouveau scandale à son actif ! Totalfina Elf vient justement d'apporter, selon le même ministre, «un soutien clair pour le colonialisme marocain et une violation flagrante du droit international». Elle vient également, selon ses dires, d'entamer le peu de crédibilité des Nations unies. Entité qui n'est assurément plus capable d'assumer un rôle prédominant dans la conduite du conflit. C'est pourquoi, le Sahara occidental s'arroge le droit de «réagir comme il se doit pour préserver les droits du peuple sahraoui à la liberté et à l'indépendance», menace M.Ould Salek. La France et les Etats-Unis sont, par ailleurs, ouvertement appelés à réagir, mais également à «assumer leur responsabilité vis-à-vis de ces dérapages dont la portée politique et juridique est clairement établie». Il faut croire qu'une telle décision rompt carrément avec les résolutions portant sur le processus de paix au Sahara occidental. La dernière résolution, signée à peine mardi dernier, appelait les deux pays en conflit à ne rien entreprendre qui puisse porter atteinte à l'intégrité du plan de règlement et des accords de Houston et réaffirmait notamment la responsabilité de l'ONU à l'égard du peuple sahraoui. La France vient d'en décider autrement en soutenant, pour la énième fois, le royaume chérifien et en contrecarrant les efforts pour un règlement juste et définitif de la question sahraouie. Comme pour l'incident du Paris-Dakar de l'an dernier, l'intérêt et l'avis du peuple sahraoui ne sont pratiquement jamais pris en considération.