[Mohamed Chérif Ould El Hocine (à gauche) recevant la distinction des mains du représentant de Michaâl Echahid et du commandant Lakhdar Bouregaâ (à droite)]Mohamed Chérif Ould El Hocine (à gauche) recevant la distinction des mains du représentant de Michaâl Echahid et du commandant Lakhdar Bouregaâ (à droite) Plusieurs moudjahidine ont été invités pour témoigner sur le parcours révolutionnaire de Mohamed Chérif Ould El Hocine. C'est un émouvant hommage qui a été rendu ce jeudi à l'ancien officier de l'Armée de libération nationale (ALN), Mohamed Chérif Ould El Hocine, par l'association Michaâl Echahid au centre culturel de Chéraga (Alger). Toutes les conditions s'y prêtaient. Dans la tribune où l'hommage lui a été rendu, il y avait Mohamed Mechati, membre du groupe des 22 historiques, l'emblématique commandant Lakhdar Bouragaâ, Mohamed Saïfi, Mustapha Cherchali, Rabah Zammoum, le fils du colonel Salah Zammoum et Mohamed Abbas. Tous ce beau monde a été invité pour témoigner sur le parcours révolutionnaire de Mohamed Chérif Ould El Hocine pendant la guerre et après l'indépendance du pays. Le premier à prendre la parole fut Mohamed Abbas qui a tracé l'itinéraire et dressé le portait de l'ancien officier de l'ALN dans la wilaya IV historique. Né à Hadjout (ex Marengo) le 11 aout 1933, M.Ould El Hocine est issu d'une famille originaire de Aïn El Hammam dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Il rejoint les rangs de l'ALN en 1956 dans la wilaya IV, d'abord en tant que moussebel puis fidaï avant de faire partie de la katiba El Hamdania (Zone II, Région III) qui inflige de cuisants revers à l'ennemi. Membre du conseil sectoriel de Cherchell, responsable des renseignements et liaisons, il est nommé par la suite chef de secteur politico-militaire dans l'Ouarsenis (Zone III) puis membre du conseil régional de Théniet El Hadd (Zone III Wilaya IV). Blessé en 1958 au cours de la bataille de Douar Siouf, il est évacué vers le Maroc pour y subir des soins. Après la période de convalescence, il est envoyé en 1960 à Budapest (Hongrie) pour les besoins d'un stage professionnel. En mai 1961, il rejoint le Gpra à Tunis. A la proclamation du cessez-le-feu le 19 mars 1962, Ould el Hocine rentre au pays au moment de la folie de l'OAS. Depuis 2007, l'ancien officier se consacre à l'écriture de témoignages sur la guerre de Libération nationale. Il a édité «Au coeur du combat», «Eléments pour la mémoire, Afin que nul n'oublie» et récemment «De la résistance à la guerre d'indépendance 1830-1962». Après la présentation du parcours, les témoignages fusent. «Je connais Ould El Hocine depuis 50 ans. Moi j'étais en prison jusqu'à 1962 et lui il n'a pas arrêté le combat ce jour. Preuve en est, ses livres et ses témoignages», a déclaré Mohamed Mechati, ajoutant que l'ancien officier de l'ALN «fait ce que l'Etat n'a pas fait». Les actions humanitaires et sociales du moudjahid ont été également saluées par les présents. Rabah Zammoum a apporté son témoignage dans ce sens en disant que Ould El Hocine a répondu en un temps record à une demande d'une association socio-humanitaire concernant une aide pour l'acquisition d'une ambulance. Un autre témoin a évoqué le soutien d'Ould El Hocine aux associations sportives. Après les témoins, la parole a été donnée à l'ancien officier. «On a fait notre devoir envers le peuple et il n'y a pas de mérite pour celui qui fait son devoir. J'ai les sentiments sincères du devoir accompli et j'ai une grande fierté d'avoir participé à la libération du pays», lance Ould El Hocine. Il ajoute: «Je voulais que tout le monde sache ce qu'a été le sacrifice des moudjahidine et notre vaillant peuple et surtout, nous ne le mesurons jamais assez, le sacrifice de nos valeureux chouhadas devant lesquels je m'incline aujourd'hui avec vous comme je le fais». M.Ould El Hocine a conclu son intervention en demandant à l'assistance une minute de silence à la mémoire des chouhada. Pour sa part, le commandant Lakhdar Bouragaâ a axé son témoignage sur la nécessité de l'écriture de l'histoire, en déplorant sa politisation. «La politique est une chose, l'histoire en est une autre. Elle appartient à tous comme la citoyenneté», a-t-il dit, regrettant, dans ce contexte, que la citoyenneté est devenue «une fonction». Pour l'orateur, la question qui se pose aujourd'hui, est: pourquoi, 50 ans après l'indépendance, les gens cherchent toujours la véritable histoire de la Révolution algérienne? Dans le contexte du Cinquantenaire de l'Indépendance, Lakhdar Bouragaâ a fait remarquer que la France réalise plus que l'Algérie dans ce domaine.