Eléments pour la mémoire. Afin que nul n'oublie est le titre d'un recueil de photos suivies de biographies de chouhada et de moudjahidine depuis l'Organisation spéciale (l'OS), 1947, à l'indépendance de l'Algérie. Dans cet ouvrage, qui paraîtra bientôt, l'auteur Ould El Hocine Mohamed Cherif contribue par ce témoignage à l'écriture de l'histoire et ancrer dans les mémoires les noms de ceux et celles qui ont fait l'histoire de l'Algérie contemporaine. Pour l'élaboration de ce recueil, l'auteur a puisé dans sa propre documentation, sur celle de ses anciens compagnons de l'ALN, ainsi que l'apport des institutions et des musées. Dans son introduction, il écrit : «En élaborant ce recueil et en le diffusant largement, notre seule ambition, à l'automne de notre vie, est de faire une nouvelle fois œuvre utile au profit de notre jeunesse afin que nul n'oublie, car comme l'a si bien dit souhaité et recommandé Didouche Mourad avant de tomber au champ d'honneur : ‘‘Si nous venions à mourir, défendez notre mémoire''.» Mohamed Cherif Ould El Hocine a aussi publié aux éditions Casbah un volumineux ouvrage intitulé Au cœur du combat, récits authentiques des batailles du commando Si Zoubir et de la katiba El Hamdania ALN-Wilaya IV. Mohamed Cherif Ould El Hocine est né à Hadjout (ex-Marengo) le 11 août 1933. Ancien officier de l'Armée de libération nationale, il est issu d'une famille originaire de Aïn El Hammam, dans la wilaya de Tizi Ouzou. Après des études primaires à Marengo, au terme desquelles il obtient le certificat d'études primaires, il entre dans la vie active en prêtant main-forte à son père qui exploite un café. Ayant très tôt pris conscience de l'injustice de l'ordre colonial, il rejoint les rangs de l'ALN en 1956 dans la wilaya IV. D'abord moussebel puis fidai, il est intégré au sein du commando Si Zoubir (Zone II) au lendemain de l'attentat du 13 janvier 1957 dans la ville de Marengo. Il fait ensuite partie de la valeureuse katiba El Hamdania (Zone II, Région III) qui infligea de cuisants revers à l'ennemi. Membre du conseil sectoriel de Cherchell (commissaire politique), responsable des renseignements et des liaisons, il est nommé par la suite chef de secteur politico-militaire dans l'Ouarsenis (Zone III), puis membre du conseil régional de Théniet El Had (Zone III). En 1958, blessé au cours de la bataille de douar Siouf (Taza-Trolard), il est évacué au Maroc pour y subir des soins. Après la période de convalescence, il est envoyé en Hongrie (Budapest) pour y effectuer un stage professionnel (1960), à l'issue duquel il rejoint Tunis, siège du GPRA, en mai 1961. En septembre de la même année, il fait partie d'un groupe d'Algériens envoyés par l'UGTA à Genève pour suivre un séminaire syndical organisé par la Cisi. Après quoi, il crée l'association des réfugiés algériens en Suisse. A la proclamation du cessez-le-feu, le 19 mars 1962, il est à Alger au moment où la folie meurtrière des desperados de l'OAS sème le deuil et la désolation dans un pays ravagé par huit années de guerre. Invalide de guerre, cadre supérieur de la nation, aujourd'hui à la retraite, Mohamed Cherif Ould El Hocine se consacre à son affaire industrielle et à la rédaction de témoignages sur la Révolution du 1er Novembre 1954. Ce recueil, Eléments pour la mémoire. Afin que nul n'oublie, est une contribution à l'écriture de l'histoire et un hommage aux valeureux chouhada.