Les dirigeants palestiniens sont parvenus à un accord sur la nomination et le pouvoir attribué au ministre de l'Intérieur. Ahmed Qorei qui expédie les affaires courantes depuis mardi dernier, fin du mandat de son cabinet d'urgence d'un mois, est parvenu hier à un accord avec le président Arafat sur la nomination d'un ministre de l'Intérieur et sur les pouvoirs qui lui seront confiés. Ce portefeuille ministériel avait constitué tout au long de ces derniers mois le point d'achoppement entre le président Arafat et ses deux Premiers ministres, Mahmoud Abbas, qui a fini par renoncer à gouverner, et son successeur Ahmed Qorei qui menaça également de rendre le tablier. Il est vrai que dans la situation qui est celle des territoires occupés actuellement au plan sécuritaire est devenue, notamment sous la pression des Etats-Unis et d'Israël, le point fondamental du gouvernement palestinien, un épineux problème dont la résolution n'était pas évidente. En effet, avec l'imposition d'un Premier ministère par le plan de paix dit de la «feuille de route», les pouvoirs du président de l'Autorité autonome palestinienne, se sont vus graduellement réduits à une peau de chagrin. Mais, en conservant la main haute sur les services de sécurité, Yasser Arafat disposait d'un atout important qui lui donnait le pouvoir de décision dans les affaires sécuritaires et qui lui permettait également un droit de regard sur le gouvernement. Durant le mois de sursis que lui accorda le CLP (Parlement palestinien), Ahmed Qorei a tenté d'assainir la situation interne de son gouvernement et surtout de trouver une solution au délicat problème du portefeuille de l'Intérieur sur lequel, comme son prédécesseur Mahmoud Abbas, il eut un bras de fer avec le président Arafat. C'est la médiation du Fatah qui a permis de rapprocher les points de vue des deux dirigeants. De fait, M. Qorei a confirmé, hier, l'accord qu'il eut avec le président Arafat sur la nomination d'un ministre de l'Intérieur, déclarant toutefois que «des discussions sont toujours en cours pour la formation élargie». Ce qui indique que des obstacles subsistent pour la formation du gouvernement palestinien d'autant plus que le compromis obtenu sur le portefeuille de l'Intérieur permet au président Arafat de garder sous son contrôle, les services de sécurité. En effet, le nouveau ministre de l'Intérieur, Hakam Balaawi, proche du leader palestinien, s'occupera des Affaires civiles, la sécurité relevant du Conseil national de sécurité, autrement dit, de Yasser Arafat. En contrepartie, le Premier ministre Ahmed Qorei a obtenu la nomination de quatre vice-Premiers ministres, dont Nasser Youssef, pressenti à l'Intérieur mais refusé par M. Arafat, d'où la crise qui a surgi entre MM.Arafat et Qorei. Crise qui semble ainsi avoir trouvé sa solution. Par ailleurs, continuant se s et ses assassinats dans les territoires palestiniens, l'armée israélienne d'occupation à démoli hier, plusieurs habitations palestiniennes à Jénine et tué six Palestiniens dont un enfant de 11 ans à Gaza.