Franck Ribéry a été le meilleur Français, vendredi face à l'Ukraine (2-0). Sa forme physique et sa confiance sont exceptionnelles. Il n'a pas marqué. Donné aucune passe décisive. Voilà pour les statistiques. Mais Franck Ribéry a réalisé une performance de très haut niveau, lundi face à l'Ukraine (2-0). Dans la droite ligne de ses sorties en préparation et face à l'Angleterre (1-1), le joueur du Bayern Munich a poursuivi sur sa lancée, montant même un peu plus en régime. Qu'il semble loin désormais le temps où l'ancien chouchou du public français débarquait chez les Bleus avec une boule dans la gorge après sa suspension post-Knysna. Vendredi, Ribéry a réalisé une performance XXL et réussit pour le moment un début d'Euro de très grande qualité. Face aux hommes d'Oleg Blokhine et de la première à la dernière minute de jeu, le numéro 7 des Bleus a arpenté son côté gauche sans ménager sa peine. Des raids, des relais avec Karim Benzema et son nouveau partenaire Gaël Clichy, des retours défensifs au pas de charge, Ribéry a tout fait face à l'Ukraine, qu'il avait déjà bien bougée en juin 2011 après son entrée en jeu. Vendredi, si ça avait rigolé ou que Jérémy Ménez avait été plus heureux avant de trouver la faille juste avant l'heure de jeu, le joueur du Bayern Munich aurait pu être crédité d'une ou de plusieurs passes décisives. Cela n'aurait pas été volé. Pas de quoi gâcher sa joie néanmoins. Malgré une saison pleine et éreintante, qu'il a étirée jusqu'à une finale de Ligue des Champions perdue face à Chelsea le 19 mai dernier, Franck Ribéry semble dans une forme physique impressionnante. Il n'y a qu'à le voir rouspéter quand l'un de ses coéquipiers ne le sert pas. Ou pas assez vite. Gaël Clichy, aligné vendredi derrière le phénomène, a adoré. Avec un Ribéry comme ça, la vie est plus simple: «Ribéry, c'est un régal. Il faut juste faire en sorte de ne pas louper les passes et lui donner les ballons. Il attaque, il défend...» Laurent Blanc, lui, n'a pas été surpris outre-mesure. La saison réalisée par le joueur offrait des garanties au sélectionneur, malgré une forme de scepticisme ambiant: «Ce n'est pas le joueur qui a été chahuté. D'ailleurs, si quelqu'un me dit que ce n'est pas un bon joueur, ou il n'a pas vu sa saison avec le Bayern ou il n'est pas un spécialiste.» Cette fois, c'est sûr et personne ne dira le contraire: Kaiser Franck a enfin franchi le Rhin.