Les parents d'élèves ont fait part, hier, de leur inquiétude. Le Syndicat d'entreprise des travailleurs de l'éducation (Sete) a réussi, hier, le pari de réunir un grand nombre de ses fidèles devant le siège de la direction de l'éducation. Intervenant dans une conjoncture marquée essentiellement par des tirs croisés que subit cette structure depuis le début de l'année, la mobilisation constatée hier, est, on ne peut mieux, une réussite parfaite qui témoigne d'une cohésion encore intacte dans les rangs d'une structure, devenue exemple à travers le territoire national, pour ses capacités mobilisatrices. Répondant à l'appel du Sete/WB, près de 2000 enseignants et travailleurs de l'éducation ont bloqué l'axe routier principal de la capitale des Hammadites, et ce, deux heures durant pour exiger de la tutelle la prise en charge de revendications soulevées dans la déclaration rendue publique au lendemain de la réunion du conseil de wilaya. Ni le soleil ni le jeûne n'ont eu raison de la détermination de travailleurs qui écoutèrent attentivement les différents intervenants, notamment Louhab Khloulalène qui a fait spécialement le déplacement d'Alger pour rendre compte de la réunion de la Fnte. Le chargé des conflits sociaux au sein de la Fnte n'a pas été tendre avec le syndicat rival accusé d'être à la solde du pouvoir. «La segmentation de la force syndicale n'a d'autres objectifs que celui de faire passer les réformes du FMI», déclare-t-il en précisant que «seule l'unité paye». Pour l'orateur, la grève des Pest légitime l'école privée, car les «grévistes donnent des cours payants le soir» s'indigne-t-il, en insistant sur la «nécessité de barrer la route aux diviseurs». «Notre unité qui a fait reculer le pouvoir», clamera-t-il à plusieurs reprises avant de tirer à boulets rouges sur la revendication de la retraite après 25 ans de service «telle que préconisée par les grévistes, la retraite aboutira au déficit de la caisse», dit-il en soulignant que son syndicat revendique une retraite après 25 ans pour les et à la demande. Le responsable de la Fnte abordera aussi l'augmentation des salaires ainsi que le statut «digne de l'enseignant». «La division joue le jeu du pouvoir c'est pour cela que j'insiste sur l'unité et la solidarité», soutient-il, avant de promettre aux parents qu'«il n'est pas question des lâcher sur quoi que ce soit», faisant part d'une éventuelle radicalisation de l'action. «L'action nationale dans l'unité est la seule voie qui peut garantir l'aboutissement de nos revendications dont celle, centrale, des salaires», lance-t-il à la fin. Les parents d'élèves de leur côté, ont fait part, hier, de leur inquiétude face à l'évolution de la situation dans le secteur. Dans leur déclaration, ils dénoncent «l'hypocrisie du Sete/WB et sa légèreté dans le traitement des enfants», en avertissant pour la dernière fois les deux parties en conflit pour «un règlement immédiat du différend». Faute de quoi, les parents d'élèves à Béjaïa réitèrent «la marche de protestation au chef-lieu de wilaya» et proposent la mort dans l'âme le retrait pur et simple de leurs enfants de la scolarité pour l'année en cours, afin, ajoutent-ils de contraindre la tutelle «à appliquer rigoureusement la loi, déposer plainte à l'encontre des parties en conflit». Dans ce document, les parents font franchement preuve d'un désarroi total devant la détermination des parties en conflit à camper sur leurs positions respectives.