Plusieurs mouvements politiques égyptiens ont appelé vendredi à de nouvelles manifestations contre les militaires au pouvoir en Egypte, où les résultats de la première élection présidentielle depuis la chute de Hosni Moubarak sont toujours attendus. Des centaines de personnes ont passé la nuit sur la place Tahrir dans le centre du Caire en prévision des manifestations de vendredi, ont indiqué dans des communiqués les Frères musulmans ainsi que des mouvements laïcs. Le mouvement islamiste, qui revendique la victoire de son candidat, Mohamed Morsi, contre l'ex-Premier ministre de M. Moubarak, Ahmed Chafiq, a mené des négociations avec les différentes forces politiques du pays. Sa branche politique, le Parti de la liberté et de la justice (PLJ) a annoncé dans un communiqué qu'il allait dévoiler "un projet politique national pour défendre la révolution". Selon le PLJ, M. Morsi a discuté au téléphone avec Mohamed ElBaradei, prix Nobel de la paix et politicien réformiste, ainsi qu'avec Abdel Moneim Aboul Foutouh, candidat déçu à la présidentielle, avant les manifestations. Le mouvement du 6 avril, qui a contribué à lancer les soulèvements de l'année passée ayant abouti à la chute de Hosni Moubarak, a affirmé qu'il se joindrait aux manifestations pour "continuer à se battre afin de réaliser les objectifs de la révolution" et exprimer "son rejet de la déclaration constitutionnelle". Les Frères musulmans avaient déjà protesté jeudi contre ce texte émis par le Conseil suprême des forces armées (CSFA) au pouvoir, qui lui permet notamment d'assumer le pouvoir législatif après la dissolution la semaine dernière, sur décision de justice, de l'Assemblée dominée par les islamistes. Ils avaient dénoncé un "coup d'Etat" militaire.