Environ un quart de la population active grecque est au chômage, 1,12 million selon les chiffres officiels. Le nouveau gouvernement de coalition grec demande à limiter les licenciements de fonctionnaires et un délai supplémentaire d'»au moins deux ans» pour appliquer le plan d'austérité imposé par ses grands créanciers internationaux, UE et FMI, selon un document officiel publié samedi. Dans ce document, le gouvernement insiste pour que la révision qu'il réclame de ce plan de sauvetage imposé au pays par l'UE et le FMI permette d'étendre «d'au mois deux ans», c'est-à-dire jusqu'en 2016, «les réformes d'ajustement budgétaire». L'objectif de ce plan est de parvenir à réduire le déficit «sans ajouter de nouvelles coupes de salaires, de pensions et d'investissements publics», dit le document, annonçant un gel des suppressions de fonctionnaires et une revalorisation des allocations chômage. Le gouvernement souhaite «éviter les suppressions d'employés permanents et économiser sur les coûts non salariaux en réduisant la bureaucratie», indique le document. Selon le mémorandum signé par la Grèce avec ses bailleurs de fonds en échange d'un deuxième plan d'aide, le pays a promis de réduire de 150.000 le nombre total de salariés dans le secteur public, dont 15.000 cette année. La nouvelle administration va aussi revoir les réductions de salaire minimum et les mesures prises en début d'année pour favoriser les suppressions d'emploi dans le secteur privé, indiquant que les accords de conventions collectives allaient retourner «aux niveaux définis par les lois sociales en vigueur et les acquis européens». Le document estime que les employeurs et les syndicats devraient être autorisées à fixer le niveau du salaire minimum dans le secteur privé, qui a été abaissé de 22% à 586 euros en février dans le cadre d'un paquet de mesures destinées à accompagner le deuxième plan d'aide international à la Grèce. La Grèce reste sous une forte pression de ses créanciers pour poursuivre l'assainissement de ses comptes malgré la contestation de plus en plus vive des méthodes utilisées passant par une sorte de «dévaluation intérieure» ou abaissement des coûts de production du pays, qui, jusqu'à présent n'a pas relancé l'économie mais plutôt nourri la récession pour la cinquième année consécutive. Environ un quart de la population active grecque est au chômage, 1,12 million selon les chiffres officiels. Le démarrage du nouveau gouvernement grec sorti des urnes après les élections du 17 juin a subi quelques retards, après une opération à l'oeil urgente du Premier ministre Antonis Samaras, samedi matin, et alors que le nouveau ministre des Finances, Vassilis Rapanos, a été hospitalisé pour des douleurs à l'estomac assorties de nausées et de vertige. M.Rapanos devrait quitter l'hôpital lundi, selon la presse. Une réunion importante du Premier ministre avec son groupe parlementaire a été annulée vendredi soir. Un gouvernement de coalition a été formé à l'issue du scrutin du 17 juin par les partis conservateur, socialiste et de la gauche modérée. La question est de savoir quelle marge de manoeuvre la nouvelle équipe aura face aux exigences des grands créanciers du pays, qui lui ont jusqu'à présent évité la faillite après deux ans de crise moyennant le respect d'un strict plan de rigueur. Suspendues depuis deux mois en raison des divergences politiques en Grèce sur l'application ou non de ce plan de rigueur, - que le dernier scrutin législatif était censé régler -, les discussions avec l'UE, le FMI et la BCE doivent reprendre à l'occasion du retour de leurs experts, lundi à Athènes.