Kofi Annan a mis en garde les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU hier à Genève au sein du Groupe d'action pour la Syrie, les exhortant à l'unité pour trouver un accord sur la Syrie. Faute de quoi «l'histoire nous jugera sévèrement» a indiqué l'émissaire de l'ONU pour la Syrie. Devant l'impasse entre Occidentaux, Russes et Chinois, l'émissaire des Nations Unies Kofi Annan, a adressé une sévère mise en garde aux participants dans son discours d'ouverture. Les Syriens «seront les plus grandes victimes, et leurs morts ne seront pas seulement la conséquence d'actes de tueurs, mais aussi de votre incapacité à surmonter vos divisions», a-t-il dit. «L'histoire nous jugera sévèrement si nous sommes incapables de prendre la bonne direction aujourd'hui, les risques d'échouer à travailler ensemble sont évidents, et les bénéfices à suivre une même voie sont clairs», a-t-il ajouté. Les discussions s'avèrent «difficiles» et la perspective d'un accord reste très incertaine, selon Britanniques et Américains. «Les discussions demeurent difficiles, nous y travaillons aujourd'hui mais nous avons besoin d'un plan fort et crédible, peut-être nous y parviendrons, peut-être pas», a dit un haut responsable américain. Les discussions butent entre Russes et Occidentaux sur le sort du président Bachar Al Assad. Les Etats Unis demandent le départ du président syrien, avant toute discussion sur la Syrie, alors que la Russie, estime que les puissances étrangères ne doivent pas décider des résultats de la transition en Syrie. Faute d'accord préalable, la réunion avait été retardée de deux heures pour de nombreuses consultations. «Un futur stable pour la Syrie implique (que le président Bachar Al Assad quitte le pouvoir», a estimé le Secrétaire au Foreign Office, William Hague, en arrivant à la réunion. La Russie a refusé ces derniers jours la proposition Annan qui implique que M.Assad accepte de quitter le pouvoir en vue du succès du plan de transition. «Il est inutile de signer un accord sans valeur ou un accord qui ne ferait pas avancer la situation (...)», a prévenu M.Hague. Pour la Russie, le sort du président Assad doit «être décidé dans le cadre du dialogue entre Syriens et par le peuple syrien lui même». Le Groupe d'action sur la Syrie, constitué par M.Annan, rassemble des chefs de la diplomatie des cinq membres permanents du Conseil de sécurité, Etats Unis, Chine, Russie, France et Grande Bretagne, des pays représentant la Ligue arabe, Irak, Koweït et Qatar, de la Turquie et les Secrétaires généraux de la Ligue Arabe et de l'ONU ainsi que la Haute représentante aux Affaires Etrangères de l'Union européenne. Sur le terrain, une ONG syrienne a lancé un appel au Comité international de la Croix-Rouge (Cicr) pour envoyer des équipes médicales dans la ville de Douma, près de Damas, théâtre d'opérations militaires d'envergure depuis le 21 juin. Un échec de la réunion qui se tenait hier à Genève pourrait rendre «irréversible» la spirale de la violence qui plonge chaque jour un peu plus le pays dans la guerre civile, a averti Kofi Annan.