En cette veille du Forum social européen, organisé par les alter-mondialistes à Paris Saint-Denis, la polémique enfle sur la présence de Tarik Ramadan, petit-fils de Hassen El-Benna et islamiste convaincu, à ce forum. De nombreux participants estiment la participation de cet islamiste révélatrice à plus d'un titre. Il est en effet reproché à Tarik Ramadan son «antisémitisme» et son «communautarisme islamiste». Le problème est également dans le fait qu'il passe pour être «l'une des personnalités les plus écoutées des milieux islamistes, mais également dans les banlieues», comme le reconnaît le député français, Noël Mamère. «Etre populaire, ou popularisé par les médias, devient un gage de légitimité», s'indigne Mamère. Tarik Ramadan, petit-fils et digne héritier fidèle de Hassan El-Benna, fondateur du mouvement des frères musulmans est aussi le frère de Hanni Ramadan, directeur du centre islamique de Genève, récemment exclu de l'enseignement public pour avoir justifié la lapidation des «personnes accusées d'adultère» et qui ne se prive pas, selon les intervenants au forum, de faire l'apologie de la pensée et du combat de son grand-père. «Tarik Ramadan ne s'adresse jamais aux citoyens mais au monde musulman. Il tente de trouver un double discours, l'un, laïque, pour les Occidentaux, et un autre teinté de religiosité, destiné à ceux qu'il qualifie de citoyens européens et nord-américains de confession musulmane», lit-on dans un communiqué de presse rédigé par les opposants à la présence de Tarik Ramadan au forum de Paris. Le débat sur la pensée, la présence et les actes de Tarik Ramadan ne s'arrête pas à ce niveau de protestation. En effet, le concept d'opposition violente (s'agissant des islamistes), qui revient toujours dans son discours, est farouchement feutré dans le forum. Enfin, cette invitation au forum est assimilée à l'invitation de Le Pen, ou encore, le très médiatique Ben Laden (car il paraît qu'il est très écouté dans certain, pays), au nom de la même légitimité.