En prévision d'une éventuelle attaque contre son territoire, l'Iran prend acte Alors que pressions, menaces et sanctions s'enchaînent, Téhéran se prépare à riposter. L'Iran a entamé hier des manoeuvres militaires simulant, notamment, l'attaque d'une «base étrangère» dans la région à l'aide de toute une gamme de missiles balistiques. Une simulation que l'on pourrait qualifier de préventive. Effectivement, à bien des égards, l'Iran se retrouve au coeur d'une polémique qui dure depuis quelques années certes, mais ces derniers temps, l'étau se resserre autour de la République islamique. En effet, condamnée par la dite «communauté internationale», en fait l'Occident, pour son programme nucléaire - que Téhéran n'arrête pas d'affirmer qu'il est civil et pacifique - alors que pressions, menaces et sanctions s'enchaînent. Israël (qui détient quant à lui plusieurs centaines de têtes nucléaires) et les Etats-Unis ont évoqué à plusieurs reprises ces derniers mois l'éventualité de frappes militaires contre les sites nucléaires iraniens en cas d'échec des efforts diplomatiques pour convaincre Téhéran de mettre un terme à son programme nucléaire controversé. C'est dans cette optique, autant préventive que dissuasive, que l'Iran a jugé utile de tester ses capacités de défense et de ripostes, dans la perspective où, les Etats-Unis et Israël mettraient leurs menaces à exécution. D'où ces manoeuvres, intitulées Grand Prophète-7, qui sont prévus pour trois jours, et qui mettront en oeuvre des dizaines de missiles, dont des missiles balistiques Shahab 3 capables de frapper Israël ou les bases américaines dans la région, a précisé l'agence officielle Irna citant un communiqué des Gardiens de la révolution. Les simulations ont été organisées dans le Dasht-e-Kavir, grand désert du centre de l'Iran où a été construite «une réplique d'une base aérienne» appartenant à une «force extérieure à la région», selon la même source. «Des missiles de différentes portées seront tirés (contre cette réplique) de différents endroits du pays», a précisé Irna. L'exercice mettra notamment en oeuvre une demi-douzaine de types de missiles balistiques iraniens, depuis les Shahab 1 et Fateh 110 à courte portée (200 km) jusqu'au Shahab 3 capable de frapper des objectifs à 2000 km, selon la même source. Il doit permettre de vérifier la précision et l'efficacité des tirs de ces missiles, seul armement de l'Iran capable de frapper des objectifs hors de ses frontières en l'absence d'une aviation moderne ou d'une marine de haute mer assez puissante. L'Union européenne a déjà mis en application ses menaces, en décrétant depuis le 1er juillet un embargo total sur l'achat mais aussi le transport de pétrole iranien, qui n'est plus garanti par les assureurs européens couvrant 90% du trafic maritime pétrolier mondial. Une initiative que les Iraniens ont minimisée en affirmant que ces sanctions visant à le convaincre de renoncer à son programme nucléaire n'auraient «aucun effet» sur son économie, et par conséquent sur la continuité de son programme nucléaire. Suivant cette dialectique, l'étape suivante serait la mise en application de menaces israélo-américaine de frappes militaires contre les sites nucléaires iraniens en cas d'échec des efforts diplomatiques. L'ironie du sort veut qu'une entité comme Israël - qui ne respecte aucune des conventions internationales, l'Etat hébreu est le rare pays dans le monde à ne pas adhérer au protocole de non-prolifération nucléaire (TNP), qui n'a aucun respect des droits de l'homme, qui transgresse le droit international, qui n'a de respect que pour ses propres intérêts, et qui mérite très largement son qualificatif d'«Etat terroriste» - s'arroge le droit de juger et de condamner des Etats souverains pour d'éventuelles transgressions qu'il reste encore à prouver. Pis encore, et au-delà des condamnations, Israël menace de frappes militaires contre les sites nucléaires iraniens si ce dernier ne cède pas aux oukases dont il est l'objet. Un «Etat voyou» qui ne se retient pas des pires atrocités que le peuple palestinien et ses enfants subissent depuis 1948. Le plus troublant est qu'Israël joue les chevaliers blancs au côté et avec la complicité des Etats-Unis, qui eux cautionnent tous les actes de violences et de transgressions des lois par son allié hébreu.