Si les autres acteurs ne s'impliquent pas suffisamment, les risques que prennent les policiers et les victoires qu'ils obtiennent sur le terrain risquent de ne servir à rien. Au vu des chiffres fournis par la cellule de communication de la Dgsn (Direction nationale de la sûreté nationale), le dispositif de sécurité mis en place pour le mois de ramadan aurait porté ses fruits. Il laisse toutefois un goût d'inachevé au vu des carences constatées au niveau de la justice. Néanmoins, le maillage élaboré par les responsables de la sûreté de la wilaya d'Alger semble rassurer la population de l'Algérois qui renoue de plus en plus avec les belles sorties nocturnes. Durant la période allant du début du ramadan au 9 novembre, la sûreté de la wilaya d'Alger a solutionné 98 affaires de stupéfiant ainsi que 24 autres de détention et consommation de barbituriques. Des centaines d'individus ont été présentés devant la justice pour ces délits. Des problèmes ont, tout de même, surgi concernant la question de l'internement des aliénés mentaux et autres SDF. Bien que des réquisitions soient délivrées en ce sens par les APC, il demeure que la Protection civile et les policiers n'ont pas les prérogatives nécessaires pour ces missions, de même que «les aliénés et SDF fuguent dès qu'ils sont internés», affirment la plupart des responsables. En outre, une grande partie des criminels ont été relâchés par la justice sous la formule «LP». Des milliers d'arrestations et d'interpellations ont été opérées par les Gmac et les unités pédestres déployées au centre d'Alger. Des milliers d'armes blanches de diverses natures ont été saisies et leurs auteurs «identifiés et fichés». Plus de 49 affaires de port d'armes prohibées (couteaux, sabres, hachettes et autres objets contondants ou tranchants) ont été traitées en l'espace de 10 jours. Une virée pédestre avec ces équipes nous a fait toucher du doigt l'ampleur de la petite et moyenne criminalité mais aussi les difficultés rencontrées pour leur maîtrise. «Le 5e», soit la sûreté urbaine de Bab El-Oued, un des centres urbains les plus peuplés de la capitale (plus de 300.000 habitants et plus de 500.000 visiteurs par jour en raison des 9 marchés populaires qui s'y trouvent), constitue une zone privilégiée pour les voleurs agresseurs et ce, à l'instar d'El-Harrach, Chéraga et autres communes. Aux côtés de Mokhtar, Abderrahmane et Krimo (une brigade des Gmac de BEO), athlétiques et dotés d'une parfaite connaissance «des ficelles», ils connaissent tous les repris de justice, nous progressons parmi la foule.