Dans cette affaire de bons de caisse, les services des douanes de l'aéroport n'avaient constaté aucune infraction.Le tribunal d'El-Harrach statuera demain sur la demande de la levée de la décision de mise sous contrôle judiciaire de Mohamed Benchicou. Introduite pas son avocat, ladite demande devait être examinée par la justice la semaine dernière, mais le juge a décidé du report de la séance à demain pour étudier le dossier. A l'origine de cette mise sous contrôle judiciaire, assujettie, rappelons-le, à une interdiction de quitter le territoire national, la découverte sur le directeur du Matin, à l'aéroport d'Alger, à son retour de Paris, de bons de caisse d'une valeur de plus d'un milliard de centimes. L'ouverture d'une information judiciaire a conduit à des perquisitions effectuées aux domiciles de M.Benchicou et de sa mère. Cependant, aucune anomalie ou infraction susceptible d'étayer l'accusation n'a été découverte. Pas plus d'ailleurs que la fouille à laquelle ont été soumis l'épouse de M.Benchicou et son fils, toujours à l'aéroport Houari-Boumediène d'Alger. Dans cette affaire de bons de caisse, les services des douanes de l'aéroport, qui n'avaient constaté aucune infraction susceptible d'être signalée et de faire l'objet de poursuites judiciaires, avaient refusé d'établir un rapport. Pour preuve, dans une correspondance adressée à la chefferie du gouvernement, la direction générale des douanes relève certains manquements à la réglementation et parle de «vice de procédure» dans l'affaire Benchicou. Cette pièce, qui sera sans doute versée au dossier, pèsera lourd dans la décision que prendra le juge demain. Par ailleurs, des cadres travaillant dans le secteur bancaire et financier avaient émis un avis semblable, à savoir que M.Benchicou n'avaient pas à s'inquiéter pour la détention de bons de caisse, tout comme nul ne peut être inquiété ou poursuivi pour la détention d'un chéquier. Les responsables concernés avaient estimé qu'aucune infraction n'avait été commise dans le cadre du transfert illégal de capitaux. Aussi, de nombreux observateurs s'attendent à un verdict en faveur de Benchicou, d'autant que l'instruction est bouclée et rien n'empêche donc la levée de la mesure prise à l'encontre du directeur du Matin. Enfin, rien ne permet d'être pessimiste. Tout laisse croire que la justice, comme à son habitude, fera son travail dans un climat de sérénité et que le juge rendra son verdict en son âme et conscience, loin des pressions et autres balivernes.