L'Unffp affiliée au Snapap a décidé, de déclencher une grève générale. Après le sit-in de mercredi dernier et la rencontre qui s'en est suivie au ministère de la Formation professionnelle, le débrayage reste l'ultime moyen pour cette organisation autonome de satisfaire ses revendications. En effet, l'Unffp demande une augmentation du salaire de base de 100%, des éclaircissements sur la suspension de l'opération de promotion et enfin le respect des libertés syndicales. L'autre écueil qui a aggravé le malaise dans ce secteur est la centralisation des oeuvres sociales. Selon S.Mohamed, chargé des affaires juridiques de l'Union, «même les fonctionnaires ont refusé cette centralisation. Les responsables nous ont promis de respecter la base». A noter que les oeuvres sociales sont décentralisées depuis 1994. En 2003, les pouvoirs publics veulent retourner à la case départ. Notre interlocuteur va plus loin: «Cette centralisation décidée en mars entre l'Ugta et le gouvernement ne repose sur aucun texte juridique. Nous allons ester le ministre de la Formation professionnelle en justice». Dans ce sens, on ne peut que s'interroger sur l'opportunité d'une décision qui va à contre-courant des intérêts des travailleurs. Z.Salah, chargé des relations, dira: «Le ministre n'a pas la volonté de satisfaire nos doléances. Il fuit en avant en brandissant le problème de la représentativité». Le secrétaire général, H.Djillali est catégorique: «Si nous n'obtenons pas les 100% de hausse pour toutes les catégories, nous appellerons à un débrayage durant la première quinzaine après l'Aïd». Le personnel pédagogique de la formation professionnelle est composé de trois catégories: professeur de l'enseignement professionnel qui touche 9000 DA, professeur spécialisé de la formation professionnelle (catégorie 1: 10.000 DA, catégorie 2: 12.000 DA). Concernant la commission mixte chargée d'étudier les revendications formulées depuis le 23 octobre dernier, les responsables de l'Unffp indiquent: «Les membres de cette commission sont des pro-Ugta. Ils n'ont pas l'intention de trouver une issue à nos problèmes. Même son directeur n'a pas le pouvoir de décision.» C'est pour cette raison que l'Unffp veut dialoguer directement avec le ministre. Quant à l'opération de promotion suspendue subitement et sans arguments, 3924 fonctionnaires admis dans les concours de promotion attendent toujours leur affectation. A l'unisson, les responsables de l'Unffp déclarent soutenir toute action syndicale autonome. Par ailleurs, les Fédérations nationales de l'éducation sous l'égide du Snapap, se sont démarquées, par une déclaration de la grève décidée par la Fnte du 16 au 19 du mois en cours. Il est clair que la grève des PES, initiée par le Cnapest et le CLA commence à faire tache d'huile. Le gouvernement est plus que jamais acculé par la grogne sociale dans différents secteurs.