Lorsque les ravisseurs libèrent au compte-gouttes les otages, cela indique qu'ils n'ont pas encore obtenu ce qu'ils voulaient. L'attitude molle observée par les officiels sur le dossier des otages devient de plus en plus agaçante d'autant plus que cette question des otages fait les choux gras d'autres canaux et médias. Cela intervient alors que les contours de la feuille de route pour régler la crise grave que traverse le Mali sont encore flous. «Les sept diplomates du consulat d'Algérie à Gao auraient été libérés», a rapporté, vendredi dernier l'agence d'information Reuters citant comme source «les services de sécurité algériens et du groupe terroriste d'Ançar Dine au nord du Mali». «La source algérienne, a fait savoir qu'ils se portent bien et seront très prochainement rapatriés», ajoute l'agence. Contacté par téléphone, un membre d'Ansar Eddine, le groupe islamiste armé dirigé par l'ancien diplomate malien en Arabie Saoudite Iyad Ag Ghaly, contrôlant la majeure partie du nord du mali après avoir chassé le Mnla, a confirmé que «les sept diplomates - un consul et six employés consulaires - étaient «libres et en sécurité», affirme encore Reuters. En réponse à une question relative aux sept diplomates algériens, retenus en otage par le Mujao, depuis le début du mois d'avril au nord du Mali, le ministre des Affaires étrangères algérien, Mourad Medelci, s'est contenté d'indiquer, lors d'une conférence de presse tenue le 10 avril dernier à Alger, conjointement avec son homologue belge, Didier Reynders, que «le jour où ils seront libérés on vous tiendra au courant». D'une manière générale, lorsque les ravisseurs libèrent au compte-gouttes les otages, cela indique qu'ils n'ont pas encore obtenu tout ce qu'ils voulaient, selon des experts. Trois des sept otages algériens enlevés le 5 avril au consulat d'Algérie de Gao, dans le nord-est du Mali, par des membres d'un groupe islamiste armé, ont été libérés, a annoncé jeudi 12 juillet un porte-parole de ce groupe, le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao). Cette annonce intervient alors qu'une semaine auparavant, le Mujao avait indiqué avoir rompu les négociations pour la libération des otages. Par ailleurs, encore une fois, Ançar Eddine joue le rôle d'intermédiaire. En étant l'intermédiaire entre les ravisseurs - supposés êtres membres de Mujao - et les autorités régionales, Ançar Eddine mené par Iyad Ag Ghaly, s'est donné l'image d'un interlocuteur utile, étranger aux barbaries d'Al Qaîda au Maghreb islamique. En agissant de la sorte, il avait déjà réalisé une bonne affaire avec la libération, le 24 avril, de l'otage suisse enlevée le 15 avril à Tombouctou. Pour rappel, le consul d'Algérie à Gao et six de ses collaborateurs avaient été enlevés le 5 avril par le Mujao qui contrôle la ville. Ce groupe lié à Aqmi réclamait 15 millions d'euros pour relâcher les otages. En fin avril dernier, il avait qualifié d'échec les négociations avec Alger, et le 8 mai avait fixé un ultimatum de «moins de 30 jours» au gouvernement algérien pour satisfaire ses revendications. Puis il avait de nouveau accepté de discuter avant de rompre une nouvelle fois les négociations.
