Les mêmes sources ont indiqué que le mouvement de Boubnider multiplie les contacts et entend éviter la répétition de la traumatisante expérience de 1999. C'est-à-dire fédéré le pôle républicain (RCD, MDS, ANR ) et proposer enfin son propre candidat pour la présidentielle de 2004. A ce titre, les activités de CCDR coïncident avec la multiplication des activités du RCD autour de la présidentielle. Soirées débats depuis le début du Ramadan, rencontres et contacts discrets loin des médias ont été au menu du RCD depuis le début du conflit entre Benflis et le président Bouteflika. Reste-t-il encore du temps pour faire face à la déferlante, visiblement bien organisée, de la mouvance islamiste? A en croire nos sources, le mouvement démocrate, épuisé par la série d'échecs à cause de la guerre de leadership, trouve encore du mal à trouver un consensus. Ce candidat «devra en même temps faire le consensus et stopper la vague Bouteflika et celle des islamistes qui ont toujours réussi à tirer profil de l'échec des démocrates». Les compagnons de Boubnider vont-t-ils réussir, en un temps record, ce qu'il n'ont pu accomplir avec le puissant appui de cette dernière en 1999 alors que tout était à leur portée? En effet, en 1999, ce qui était imprévisible à 8 mois des élections a eu lieu. N'ayant pas trouvé un candidat du pôle, l'institution militaire a proposé un «candidat de consensus». Le choix était tombé sur Bouteflika. Les démocrates ont été résignés à approuver ce choix. Quelques mois plus tard, ils ont même bravé un de leurs sacro-saints principes en plébiscitant la concorde civile et l'amnistie des terroristes avant de siéger avec des partis islamistes dans un même gouvernement. Entre 1999 et 2004, beaucoup de choses ont changé aussi. La grande muette a décidé curieusement de ne plus faire parler d'elle: «L'armée n'interviendra plus dans les prochaines élections, même si elle débouche sur un président intégriste», a déclaré le général-major Mohamed Lamari. Cette déclaration est pressentie comme une bombe par les animateurs de l'ancien Cnsa (Comité national de sauvegarde de l'Algérie). Nos sources ont affirmé, par ailleurs, que l'armée n'était pas convaincue des résultats des démocrates sur le plan politique pour parer à la vague intégriste dans les années 1990. Le Cnsa (Comité national pour la sauvegarde de l'Algérie), le MPR (mouvement pour la République) et le Ccdr (Comité de coordination pour la défense de la République), après 13 ans d'activité, n'ont pas pu empêcher le retour de leur ennemi n°1 Abassi Madani.