Les responsables politiques du pays auraient accédé aux doléances des fédérations sportives. Le samedi 25 octobre, le centre de presse du stade du 5-Juillet avait abrité une rencontre MJS-presse sportive, la première du genre dans notre pays. A cette occasion, M.Boudjemaa Haïchour, le ministre de la Jeunesse et des Sports, avait, dans une longue intervention, indiqué que l'Etat restait le principal bailleur de fonds du sport. Et d'ajouter que la loi des finances prévoyait une enveloppe de 0,70% du budget gouvernemental dégagée pour ce secteur, c'est-à-dire une goutte dans un véritable océan. Ce n'est pas la première fois que le sport est relégué au rang de faire-valoir et de quantité négligeable. Il est vrai qu'il y a d'autres secteurs prioritaires comme l'éducation ou la santé, mais cela ne saurait justifier la mise à l'écart du sport, facteur de cohésion nationale par excellence et meilleur ambassadeur en matière de promotion du pays, et plus performant certainement que tous les diplomates que comptent le ministère des Affaires étrangères. Quelques jours plus tard, le mardi 4 novembre, des présidents de fédérations, réunis autour du président du COA, M.Mustapha Berraf, réagissaient à l'information faisant état de la réduction, dans la loi de finances 2004, de plus de 43 milliards de centimes qui auraient dû être réservés à la préparation des équipes nationales aux deux grands évènements sportifs de l'année prochaine que seront les Jeux Olympiques d'Athènes et les Jeux sportifs arabes d'Alger. Les responsables fédéraux avaient fustigé une telle décision et avait rédigé un communiqué commun appelant les pouvoirs publics à revoir leur copie tout en déléguant le président du COA auprès du Chef du gouvernement afin qu'il lui remette une lettre traitant du sujet. Il semblerait que les autorités politiques aient pris conscience de l'énorme bourde commise par les concepteurs de la loi des finances 2004 qui avaient pensé qu'à partir du moment qu'une enveloppe avait été dégagée pour la préparation des athlètes pour les Jeux arabes qui devaient avoir lieu en 2003, lesquels Jeux ont été reportés pour les raisons que l'on sait, il n'y avait pas lieu de débloquer de l'argent pour la même compétition en 2004. Une décision aussi stupide qu'irréfléchie. Promesse a été faite aussi bien par le Chef du Gouvernement que par les responsables de la commission des finances de l'APN, qu'une rectification sera apportée. Il n'y a de concret que ce que l'on tient en main. Les promesses sont souvent des paroles en l'air. Selon une source digne de foi, un décret de rattachement sera, incessamment, signé par le Chef du gouvernement, décret qui portera sur des crédits de l'ordre de 70 milliards de centimes accordés aux fédérations sportives pour la préparation aux deux échéances internationales de l'année 2004. Si cela venait à se confirmer, les fédérations auront droit à une rallonge de 27 milliards par rapport à la subvention allouée en 2003. Il leur faudra, cependant, faire preuve de retenue et ne pas verser dans l'optimisme béat car cet argent n'est pas encore dans leurs caisses. L'ordonnance 95-09 indique que la prise en charge du sport notamment celui de l'élite relève des prérogatives de l'Etat. S'il est vrai que celui-ci répond, en partie, aux soucis des fédérations en matière de préparation, il est tout aussi vrai que cette aide ne se fait pas de manière systématique et reste soumise aux sempiternelles lenteurs administratives. En outre, des facteurs interviennent dans le circuit et ramènent cette aide à la portion congrue. Il n'y a qu'à voir le coût du transport aérien pour se donner une idée. A titre d'exemple le tiers de la subvention accordée au COA dans le cadre de la participation aux récents Jeux Africains a été investi dans le transport aérien. Il en est, aussi, du football qui s'est vu proposée une somme de 35 milliards de centimes qui serviront à la «refondation» de la discipline. Il faut admettre que c'est en deçà des espérances des acteurs du football, un sport qui demande des moyens conséquents quand on sait qu'aucun de nos clubs ne dispose de centre de formation, ni de centre d'entraînement ou de récupération (il reste, bien entendu, que si l'argent venait à être distribué à ces clubs cela ne devrait pas se faire sans la mise en place d'une commission mixte MJS-FAF qui aura pour mission de contrôler les circuits qu'empruntera cet argent lorsqu'il sera investi, car ce serait un crime que de le laisser aller gonfler les comptes en banque de certains dirigeants de clubs. En outre il faudra comprendre que cette subvention ne saurait être utilisée dans la prise en charge des équipes nationales pour lesquelles on doit ouvrir un chapitre spécial, celle des olympiques, qui disputent un tournoi de qualification long et coûteux, étant sous la coupe du COA pour le volet financier. On devra, donc, attendre la signature de la loi des finances par le président de la République pour être fixé d'une manière définitive sur l'aide apportée aux fédérations sportives. Il ne s'agira là que d'une mesure normale au bénéfice du mouvement associatif comme le stipule la Constitution avec une spécificité, puisque l'aide s'adressera à un secteur sensible de la vie nationale, le sport étant, au-delà de ses vertus bénéfiques sur le plan de la santé physique et morale, un extraordinaire facteur de mobilisation de la jeunesse.