Lors de cette rencontre, le conférencier a parlé de la mise en place du nouveau centre national du cinéma, de la place du cinéma national face aux nouvelles tendances du cinéma mondial. «Un pays qui n'a pas de théâtre est un pays voué à la disparition». C'est par cet adage que M.Ahmed Bedjaoui a commencé sa conférence. «En 1962, dira-t-il, l'Algérie possédait plus de 424 salles, un réseau de cinéma considéré comme le meilleur en Afrique, il attirait près de 80 millions de spectateurs. Aujourd'hui il n'en reste qu'une vingtaine qui fonctionnent en vidéo, avec 4 ou 5 qui ont de la billetterie. «Avant, poursuit-il l'ensemble de la production cinématographique de l'indépendance jusqu'à 1970 a été largement financé par ce qu'on appelle le Fonds d'aide technique à l'industrie cinématographique (Fdatic), ce n'était pas l'Etat qui finançait la production. A l'époque, pour accéder au cinéma, le citoyen payait 100 DA et 14 DA de fiscalité allaient au fonds de l'aide, et c'est la même chose pour la radio et la télévision. Dans le cadre de la mise en place du centre de cinéma, M.Bedjaoui indiqua que des centaines de salles ont été déjà rénovées grâce à l'aide des walis. En attendant que le texte du projet CNC soit soumis et adopté par le gouvernement (ce projet a essentiellement pour objectif la relance du cinéma algérien), il sera question d'une remise à niveau qui se fera par la constitution d'un fonds d'aide géré par une direction juridique, l'établissement d'un cahier des charges, la restauration de la billetterie et la création d'un corps des inspecteurs, de même que la formation des jeunes en collaboration avec la France, l'Italie et la Belgique. En réponse à une question relative aux films déjà produits tels que Rachida, de Yamina Bachir Chouikh et Chouchou de Merzak Allouache, le conférencier indique qu'«il existe effectivement une recherche de rigueur, une volonté de mieux faire». «Cependant, le seul film que je déteste est celui qui n'a pas été fait», conclura Ahmed Bedjaoui