«Plusieurs éléments de la garde communale ont été rejoints par leurs familles», a fait savoir le délégué national de cette corporation et représentant de la wilaya de Bouira. Les familles des gardes communaux ont décidé de rejoindre les leurs, en campement à Boufarik dans la wilaya de Blida, depuis une semaine. Pour les épouses, il est inconcevable que leurs maris passent le mois de Ramadhan dans de telles conditions. «Plusieurs éléments de la garde communale ont été rejoints par leurs familles», a fait savoir le délégué national de cette corporation et représentant de la wilaya de Bouira, Aliouat Lahlou. Les gardes communaux ont fait face au mépris des pouvoirs publics, à la répression de la police et de la gendarmerie, à la soif et à la faim sans rechigner, mais la solidarité familiale devient vitale. Car passer le mois sacré dans un champ à Boufarik n'est pas chose aisée. L'image qu'ils offrent est saisissante. Depuis maintenant une semaine, les gardes communaux ont élu domicile dans cette contrée après l'empêchement de deux marches qu'ils ont tenté d'organiser pour rejoindre la capitale. C'est ainsi qu'ils comptent corser leur mouvement. Leur objectif de porter leurs revendications au président de la République, n'est que retardé car, ils ne comptent pas reculer jusqu'à satisfaction de l'ensemble de leurs revendications. Les délégués nationaux devaient se réunir hier soir, après la rupture du jeûne, «pour fixer la date de la marche et décider des suites à donner au mouvement de protestation». Mais en attendant, ils doivent prendre leur mal en patience. En effet, pas moins de 80 d'entre eux ont dû être évacués à l'hôpital pour fatigue et épuisement. «Les éléments évacués à l'hôpital sont généralement des personnes souffrant de maladies chroniques», précise-t-on. Ce sont d'ailleurs ces transferts à l'hôpital qui ont poussé les gardes communaux à reporter la date de leur marche vers Alger. Il a fallu observer un répit, pour mieux s'organiser et reprendre des forces. Dans le champ, combattants pour la patrie ont dressé des huttes et des cuisines. Dans leur élan, les éléments de la garde communale ne sont pas abandonnés par les citoyens qui leur rendent visite quotidiennement pour les soutenir. Les citoyens de la ville de Blida et d'Alger ainsi que ceux de toutes les wilayas où les gardes communaux campent ne sont pas les seuls à manifester leur solidarité, représentants d'association et de partis politiques se sont dépêchés pour signifier leur soutien. Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), le Front de libération nationale (FLN), et d'autres partis et associations se déplacent quotidiennement au campement pour porter leur soutien aux gardes communaux. Avant-hier, le président du bureau régional de Blida du RCD a été reçu par les délégués nationaux de la garde communale, dont Chouaïb Hakim. Ce dernier a indiqué que plusieurs autres représentants de la société civile se déplacent chaque jour au champ où ils se trouvent. «Nous sommes très confortés par ces actions de solidarité qui renseignent sur le fait que nos revendications sont légitimes», soutient-il.