Marchands ambulants, squatteurs de trottoirs, pickpockets et voleurs à l'arraché, tel est le décor de la ville qui n'en peut plus durant le Ramadhan. La situation qui prévaut à Annaba doit interpeller plus d'un, notamment les responsables qui sont censés faire respecter la loi. Ayant été de tout temps chaotique,le centre-ville l'est encore plus ces derniers jours. Des centaines de vendeurs ambulants et autres y activent chaque jour, occasionnant des désagréments, tant aux citoyens, qu'aux commerçants. De manière usuelle, ces vendeurs à la sauvette ont tendance à doubler durant le mois de Ramadhan. Versés dans l'informel, ils vendent tout et n'importe quoi, squattant les trottoirs et les devantures des commerçants, les concurrençant rudement, mais surtout déloyalement. L'avènement du mois sacré, il y a quelques jours, a eu pour effet d'accentuer les contraintes. De nouveaux «étalages informels» ont vu le jour, exclusivement dédiés au panier ramadhanesque, fait de pain maison, galette, produits laitiers, boissons en tous genres et autres mets prisés durant cette période. Lors du mois du jeûne, le nombre de vendeurs informels avoisine facilement les 1200 sachant que depuis l'incendie qui avait ravagé le Souk d'El Hattab, en 2010, les commerçants sinistrés ont été contrains d'adopter l'informel comme forme d'activité. Sans pour autant oublier les vendeurs ambulants qui, motivés par l'immigration clandestine, s'adonnent au commerce informel pour réunir l'argent nécessaire à la traversée vers l'autre rive.... Ces derniers s'ajoutent à ceux venus des wilayas limitrophes, dont Guelma, El Tarf, créant un encombrement de par leur emplacement partout dans le centre-ville. Depuis la rue commerçante, Gambetta, El Hattab en passant par souk Ellil, le trafic, tant des piétons, que des automobilistes, devient de plus en plus insupportable. Ce que déplorent les habitants de Annaba, qui n'ont pas omis d'évoquer l'état des lieux en fin de journée, après le départ de ces vendeurs informels. C'est toute la ville qui s'est transformée en un immense espace commercial, où se mêlent et s'entremêle vendeurs à la sauvette, squatters de trottoirs, pickpockets, voleurs à l'arraché: Certains vendeurs informels feraient dans les produits périmés, au su et au vu des services de contrôle de la DCP, Les éléments de cette dernière, au contraire, traquent les honnêtes commerçants qui contribuent au développement de la ville, à travers les différentes redevances dont ils s'acquittent. Or il est inconcevable de ne pas les protéger et, pire encore, les pousser à la faillite à cause de vendeurs qui ne payent aucune taxe. En ce sens, certains commerçants ont vu leurs chiffres d'affaires régresser de plus de 50%. Face au laxisme des autorités, les vendeurs chassés dEl Hattab et du Champ de Mars, viennent s'installer à la rue Gambetta, sachant pertinemment qu'ils ne seront aucunement importunés. Quant à la violence dans ces endroits, elle règne en maîtresse des lieux. Les citoyens sont quotidiennement agressés, les femmes victimes de vols à l'arraché, soit de téléphone portable, de bijoux ou d'un sac à main, devenu, depuis le début du mois de Ramadhan, très à la mode pour les voyous qui font main basse sur les rues et les artères commerçantes de Annaba. Aussi, durant ce mois, des transactions relatives à la vente de cannabis et de comprimés hallucinogènes destinés à la consommation quotidienne des uns et des autres, se déroulent sous le regard des agents de l'autorité. L'état des lieux à Annaba est tel que les devantures des magasins sont squattées par les vendeurs de l'informel, qui, en plus, défient jusqu'à l'autorité de l'Etat. Une autorité, estimée absente par l'habitant de cette ville qui a perdu de sa quiétude et sa sérénité. Les artères et boulevards du centre de Annaba sont quasiment bloqués. L'accès à certains endroits nécessite beaucoup d'efforts et de patience, sans oublier une bonne dose de vigilance. En effet, le nombre de malfrats qui fréquentent les lieux est en recrudescence depuis le mois sacré, mais surtout, depuis la dernière grâce à l'occasion du Cinquantième anniversaire de l'Indépendance. Preuve en est le nombre important de plaintes déposées au niveau des arrondissements du centre-ville. Des plaintes déposées aussi bien par des particuliers de passage à Annaba et qui ont été victimes de vol à main armée, que de la part des habitants locaux. Il est clair que ce commerce illégal est géré de manière très organisée par des lobbys qui n'ont pas intérêt à ce que ça cesse. Les autorités ne veulent rien faire et agissent selon leur bon-vouloir. Pour l'heure, le malaise des habitants de Annaba, quant à la situation chaotique que connaît leur ville est permanent au point de susciter une inquiétude sans précédent.