Cette scène apporte enfin la bonne nouvelle pour le prophète Yaâqob et la délivrance tant attendue avec, précisément depuis que son fils, chéri, celui-même qui lui avait prédit sa succession, à l'âge de 12 ans. Victime d'un complot de ses frères qui l'avaient mis au fonds d'un puits, repêché par une caravane des longues distances et vendu à vil prix en Egypte, poursuivi par la passion d'une femme perfide et calculatrice, mis en prison injustement pour avoir résisté à la tentation de cette dernière et des de la cour, Sidna Youcef dont la beauté du corps et d'esprit était inégalée, exception de notre prophète (Sur lui prière et Salut) est toutefois accompagné de la main divine dans ses pérégrinations, en le sauvant à chaque fois. Bien plus, Dieu lui avait donné ce qu'il n'avait donné à aucun autre, le privilège de l'interprétation des songes. C'est cette même science qui l'avait aidé à sortir de prison et blanchi de l'accusation des pour ensuite conquérir les portes du palais royal pour sauver Oum Dounia et ses environs de la famine et de l'idolâtrie. Pour tout cela, le récit est qualifié par le Coran du meilleur des récits. Grâce à cette science aussi, une véritable correspondance divine était établie à distance entre le fils et le père qui n'avait jamais désespéré de retrouver son fils malgré la trentaine d'années écoulées dans l'éloignement. Cette correspondance s'était poursuivie sans qu'ils ne s'en rendent compte grâce à une sagesse et une vision élevées. Et voilà comment le Coran décrit le troisième retour des frères qui ramenèrent avec eux la bonne nouvelle: «La caravane était à peine repartie d'Egypte que Yaâqob à son entourage: «Si je ne craignais d'être pris pour un radoteur par vous, je dirais que je sens l'odeur de Youcef» (94) «Par Dieu, dirent les proches, tu persistes dans ta vieille aberration!» (95) lorsque les porteurs de la bonne nouvelle arriva, il couvrit le visage de Yaâqob de la tunique de Youcef. Aussitôt celui-ci recouvra la vue et s'écria : «Ne vous avais-je pas dit que je sais de Dieu que vous ne savez pas?» (96) « Père », dirent-ils en arrivant. « Implore de Dieu le pardon de nos pêchés. Nous avons été fautifs.» (97) «J'implorerai pour vous le pardon de mon Seigneur. Il est le Clément, le Miséricordieux.» (98) Comme on le remarque, si ce retour ramène la bonne nouvelle pour le père, il permet aussi de faire éclater au grand jour la vérité sur le complot des frères qui s'empressèrent de reconnaître leur tort et de demander pardon à leur père. Tout comme Youcef, le père y acquiesça sans grande joie.