Le récit débute par la scène dans laquelle le petit Youcef vient tout émerveillé, tout naïf trouver son père quelque part dans un endroit retiré pour lui raconter un songe qui a frappé son imagination. Il ne s'agit pas d'un rêve quelconque, mais d'une véritable prophétie qui doit se matérialiser. Le père, déjà assez âgé, et inquiet de sa succession parmi sa progéniture, attendait impatiemment un signe du ciel pour lui annoncer la bonne nouvelle. Il faut rappeler que Yaâqob avait hérité la prophétie de son père Ishâq, lequel l'avait hérité à son tour de Ibrahim, père de tous les prophètes de Dieu, Prière et Salut Sur Eux. Ce dernier qui avait eu deux fils, Ismaïl et Ishaq, avait prié Dieu pour que la prophétie soit gardée parmi sa progéniture. Dieu a excausé son voeu en envoyant environ 300 prophètes dans la lignée de Ishaâq et son fils Yaâqob, qu'on appelle communément les prophètes d'Israël contre un seul pour Ismaïl, qui n'est d'autre que le dernier des prophètes, Mohamed, Prière et Salut Sur Lui. C'est dire que la joie de Yaâqob fut immense. Toutefois, il craint le pire pour son enfant chéri, en particulier de ses dix frères, plus grands que lui, qui ne le supportent pas et de Satan à l'affût de la moindre information du ciel pour sévir et tenter de détourner le messager divin. Il ne s'agit pas d'un enfant comme les autres. Dieu a créé la beauté et l'a divisée en deux parties. La moitié a été donnée à Youcef et l'autre a été partagée entre l'humanité entière. Une fois devenu adulte, il séduira comme on le verra, le coeur des d'Egypte et notamment la redoutable Zoulikha. La scène renferme un dialogue entre le fils qui raconte le songe et le père qui l'avertit contre ses frères et Satan, avant de lui interpréter le sens du songe et de lui dire de le garder pour lui. La scène et le dialogue sont deux constantes qui reviennent à chaque fois dans le récit de Youcef, tel que tiré de la sourate qui lui est entièrement réservé. On a l'impression qu'il s'agissait d'une véritable caméra divine qui avait filmé le récit. On a d'abord l'enfant qui s'adresse à son père: «Lorsque Joseph eut dit à son père: «Père ! J'ai vu en songe onze astres, ainsi que le soleil et la lune prosternés devant moi!» (04) La réponse du père:«Il (Jacob) dit:» Mon cher fils, ne raconte pas ton songe à tes frères! Ils ourdiraient contre toi une ruse car Satan, en vérité, est un ennemi déclaré pour l'homme (05). «Ainsi ton Seigneur te choisira et t'apprendra l'interprétation des rêves. Il achèvera ses bienfaits envers toi et la famille de Jacob comme il a comblé naguère tes pères, Abraham et Issac. Certes, ton Seigneur est omniscient et sage.» (06) Demain 2e scène : le complot des frères.