L'Alliance verte fustige la Mission européenne d'observation des élections législatives du 10 mai 2012 en Algérie et accuse cette dernière de partialité en faveur du régime algérien. «La Mission de l'Union européenne n'a pas de leçons à nous fournir quant aux résultats et à la manière avec laquelle s'est déroulé le scrutin législatif du 10 mai dernier», a déclaré Bouguerra Soltani, président du Mouvement de la société pour la paix (MSP). Contacté par nos soins, le président du MSP a soutenu que nombre de pays européens, en l'occurrence l'Espagne, ont manifesté leur satisfaction de l'échec des islamistes en Algérie durant les précédentes élections. Et de subodorer, dans le même sillage, que les positions des Européens sont dictées et arrêtées par leurs intérêts. Contrairement à ce qu'ils prétendent, explique Bouguerra Soltani, ces derniers agissent en faveur de leurs intérêts et totalement contre la volonté des peuples. Expliquant la prétendue impartialité manifestée à l'égard des autorités algériennes par ladite mission, le président du MSP s'est interrogé sur le fait que les observateurs européens se taisent devant la fraude massive dénoncée par des partis islamistes. Et de soutenir: «Pourtant, nous avons des documents attestant de cette fraude.» Par ailleurs, le premier responsable du MSP s'étonne que l'on reconnaisse d'une part, à l'Algérie d'avoir organisé des élections dans de bonnes conditions et de l'autre, on suggère et soumet à l'Algérie 31 recommandations permettant d'organiser des élections libres et transparentes, selon les normes universelles. Pour Bouguerra Soltani, le rapport de la Mission de l'Union européenne est entaché de paradoxes et de contradictions. S'agissant de l'échec des islamistes en Algérie comparativement aux autres pays arabes où les islamistes se sont emparés du pouvoir, le président du MSP a souligné qu'en Algérie les élections n'étaient pas libres et transparentes, elles ont été, révèle-t-il, jouées d'avance et chacun a eu son quota alors qu'en Egypte ou en Tunisie les élections ont été organisées dans des conditions transparentes et libres. Même son de cloche du côté de Akkouchi Hamlaoui, secrétaire général de la formation El Islah, qui a précisé que le geste des observateurs européens, ayant salué les conditions durant lesquelles se sont déroulées les élections législatives algérienne, se veut un «acte de complicité et de caution». «Le rapport de la Mission de l'Union européenne d'observation électorale des élections législatives du 10 mai 2012 en Algérie constitue une note de caution pour le régime», a précisé M.Akkouchi.