A deux mois des élections, l'Alliance islamiste lève le voile sur ses réelles intentions. Elle menace de répliquer de la manière la plus violente au cas où les prochaines législatives ne seront pas libres et transparentes. C'est là le message qu'ont tenu à passer, hier, les trois dirigeants de l'Alliance de l'Algérie verte, lors d'une conférence de presse à Alger. Fateh Rebaï, Hamlaoui Akouchi et Boudjerra Soltani, respectivement secrétaire général d'Ennahda, d'El Islah et président du MSP, croient dur comme fer à la victoire de leur coalition aux prochaines joutes. Les trois partenaires sont unanimes à annoncer que l'Algérie ne sera que « verte » le 10 mai. Le SG d'Ennahda a évoqué quatre raisons qui, selon lui, suffisent pour les placer sur le podium : une alliance islamiste historique, un programme électoral des plus fiables, des compétences avérées des candidats et surtout le réalisme des propositions des trois parties alliées. De son côté, Hamlaoui Akouchi a estimé que cette coalition est née pour une seule et unique finalité : remporter les élections. Le chef du MSP a fait savoir, quant à lui, que « la victoire ne peut nous échapper pour peu que la voix des électeurs soit respectée le jour du vote ». Dans cette optique et sur le déroulement du scrutin, M. Akouchi a affiché, d'ores et déjà, la couleur, menaçant carrément de se retirer des élections dans le cas où il y aurait fraude. « Nous n'allons pas nous taire. Nous compterons y répondre par tous les moyens légaux », a-t-il mis en garde, non sans affirmer qu'il y a déjà des signes qui ne trompent pas, à commencer par cette inscription après expiration de délais des militaires sur les listes électorales. Selon lui, la situation à deux mois du rendez-vous électoral « est confuse et la vision est floue ». Il a indiqué que les assurances données par le président de la République restent insuffisantes. Fateh Rebaï a ajouté que « l'Algérie est à la croisée des chemins qu'il ne faut surtout pas s'amuser à jouer avec le feu ». Pour lui, il n'y a plus de place cette fois-ci pour les vieilles habitudes. « Le pouvoir est appelé à organiser des élections libres et transparentes », a-t-il averti. S'agissant du volet relatif à la confection des listes de candidatures communes, il semble que la question est tranchée. « Nous avons bel et bien gagné la bataille des listes communes. Il ne nous reste que quelques corrections minimes à émettre sinon tout est confectionné dans l'entente absolue entre nous », a souligné M. Soltani et d'ajouter que les quelques divergences qui existaient entre les trois formations étaient à la fois insignifiantes et ordinaires.