Améliorer les conditions de préparation et de déroulement des élections Les responsables du FNA et d'El Islah se disent non concernés tant par le rapport que par ses conclusions et recommandations. Le rapport de la Mission d'observation électorale de l'Union européenne, rendu public avant-hier, a soulevé quelques insuffisances qui ont entaché la transparence des élections législatives du 10 mai dernier. Pour améliorer les conditions de préparation et de déroulement des élections d'une manière plus transparente dans l'avenir, la Mission a formulé 31 recommandations à l'adresse des autorités. Ces recommandations ont trait, entre autres, à la transparence et à la traçabilité des résultats, au cadre institutionnel et juridique, aux partis politiques, à la société civile, à la campagne électorale et aux procédures de vote. Dans un pays normal, ce rapport aurait suscité des réactions de la part de toute la classe politique et de la société civile. En Algérie, c'est loin d'être le cas. Les partis politiques ne semblent pas vouloir accorder un quelconque intérêt ce cette Mission de l'Union européenne. Ils affichent un désintérêt total. Ce qui aggrave l'état aphone dans lequel se complaît la classe politique nationale, du reste habituée à l'hibernation. Et pour leur arracher des déclarations aussi superficielles soient-elles, il faut tout un parcours du combattant, car les tentatives de les joindre au téléphone pour leur offrir le droit à la parole s'avèrent souvent vaines. Et si, pour une fois, les autorités n'ont pas subodoré des intentions d'ingérence étrangère dans les critiques et recommandations des Européens comme elles savent le faire à chaque fois que l'Algérie est critiquée, certains partis politiques ont pris le relais. Ainsi, Moussa Touati, président du Front national algérien (FNA) et Hamlaoui Akkouchi, secrétaire général du mouvement El Islah, se disent non concernés tant par le rapport que par ses conclusions et recommandations. «Ce que recommandent les étrangers ne nous intéresse pas», souligne M.Touati. «Ils (les observateurs européens) sont venus pour leurs intérêts, le tourisme et l'espionnage», note M.Akkouchi, qui en veut pour preuve, l'évacuation de la fraude électorale par le rapport de la Mission. De plus, ajoute le premier responsable d'El Islah, «les recommandations ne nous intéressent pas car elles ne seront pas prises en compte par le pouvoir qui menace d'appliquer la loi à ceux qui fraudent alors que c'est lui le premier fraudeur». Le secrétaire général d'El Islah persiste et signe que les observateurs de l'Union européenne ont négocié avec le pouvoir algérien le contenu du rapport. Et si le souci majeur était vraiment de garantir des élections libres, transparentes et crédibles, nos interlocuteurs disent avoir des propositions dans ce sens. M.Akkouchi propose de mettre d'abord fin à la fraude électorale comme premier pas. Il demande ensuite l'application des recommandations de la Commission nationale indépendante de la surveillance des élections (Cnsel). Il réclame enfin la fusion des deux commissions de surveillance des élections et une large supervision des bureaux de vote par la justice. Les autres questions, comme le fichier électoral et le financement de la campagne, seront solutionnées dans ce cadre. Pour sa part, le président du FNA demande d'éloigner l'administration de la gestion des élections et de limiter ses missions uniquement à la logistique. Pour lui, la neutralité de l'administration est un gage pour éradiquer la fraude électorale ou du moins la limiter. Moussa Touati propose aussi la collaboration entre les partis politiques et la justice, appelée à être indépendante, pour assurer la transparence des élections. A souligner enfin que toutes nos tentatives de joindre le PT de Louisa Hanoune, le MPA d'Amara Benyounès et le FFS d'Ali Laskri pour connaître leurs positions sont restées vaines.