La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a appelé hier l'Afrique du Sud à jouer pleinement son rôle sur la scène africaine et internationale, tout en reconnaissant certaines divergences de vues entre les deux pays, lors d'une visite officielle à Pretoria. «Nous cherchons comment améliorer et renforcer notre partenariat. L'Afrique du Sud à tant à offrir au reste du monde!», a déclaré Mme Clinton à l'ouverture d'une réunion avec son homologue sud-africaine Maite Nkoana-Mashabane. En Afrique, «la croissance économique va permettre aux Etats-Unis de monter des partenariats qui profiteront aux pays africains et qui permettront à l'Afrique du Sud de consolider son rôle de leader mondial et régional», a déclaré Mme Clinton devant un parterre d'hommes d'affaires et de dirigeants sud-africains. Depuis le début de son périple en Afrique le 31 juillet, la secrétaire d'Etat est porteuse de la feuille de route pour le développement de l'Afrique dévoilée en juin par le président américain Barack Obama. Il s'agit de «stimuler la croissance et les échanges, promouvoir la paix et la sécurité régionale et consolider les institutions démocratiques», Washington espérant nouer des «partenariats plutôt que des relations de patronage» avec des pays d'Afrique de plus en plus attirés par l'orbite chinoise. «L'Afrique du Sud considère les Etats-Unis comme un acteur important pour les relations Nord-Sud», a répondu la ministre sud-africaine, plaidant pour que les deux «partenaires fassent plus pour la stabilité, la sécurité, la croissance économique et le développement de l'Afrique». Mme Maite Nkoana-Mashabane a à cet égard promis que son pays «(continuerait) à chercher des solutions africaines aux problèmes africains», se lançant dans un plaidoyer pour la Commission de l'Union africaine (UA) dont la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma, ex-femme du président Jacob Zuma, vient de prendre la tête. «Il y a des questions difficiles que nous devons affronter ensemble, a ajouté la chef de la diplomatie américaine, depuis la prolifération nucléaire jusqu'au changement climatique, en passant par les questions de sécurité, la situation en RD Congo ou en Syrie». «Nous ne sommes pas toujours sur la même longueur d'onde. Je ne crois pas que les gens le soient toujours, et certainement pas deux nations. Parfois nous aurons des désaccords, comme cela arrive à des amis», a encore dit Mme Clinton. L'Afrique du Sud, qui partage globalement les objectifs de la diplomatie occidentale, s'est parfois opposée sur les moyens. Pretoria avait notamment déploré l'aide militaire directe de l'Otan à l'opposition libyenne, plaidant jusqu'au bout pour l'organisation d'un dialogue national incluant les forces pro-El Gueddafi. Plus récemment, l'Afrique du Sud s'est abstenue de voter une résolution proposée par les Européens et les Américains menaçant la Syrie de sanctions. Dans le «dialogue stratégique» noué avec Pretoria, Washington insiste également sur la lutte contre l'épidémie de VIH-Sida, l'Afrique du Sud étant le pays qui compte le plus de personnes infectées au monde, officiellement 5,7 millions. «Les Etats-Unis ont investi des milliards de dollars pour le combat contre cette terrible maladie et je crois qu'il est juste de dire que nous avons sauvé des centaines de milliers de vies», a estimé Mme Clinton, qui avait promis fin juillet, lors d'un sommet international sur le sida à Washington, de faire émerger «une génération sans sida». Hier, Mme Clinton devait ensuite rencontrer Mme Dlamini-Zuma, la nouvelle présidente de la Commission de l'UA.