Le scénario des putschs «redresseurs» contre le FLN fait des émules en ces temps de campagne. Le clan de l'ancien SG du RND, déchu par Ouyahia en 1999 par un coup de force invraisemblable, refait surface. Des fidèles à l'ancienne ligne du parti multiplient depuis quelques semaines les contacts pour «redresser le parti devenu une machine à soutenir les futurs présidents», comme aime à le qualifier l'un des détracteurs d'Ouyahia. Cet ancien membre du conseil national et cadre de l'Ugta a affirmé que le RND fait face depuis le dernier congrès à une vague de brouilles alimentées par la fièvre de la présidentielle. Le concept de «mouvement de redressement» semble faire des émules et gagner le RND. Ainsi, une vague de mécontentement pointe à l'horizon et des actions visant la récupération de la formation d'Ouyahia sont sérieusement envisagées dans certains milieux. Les «nouveaux putschistes» émergent en s'alliant à des anciennes victimes de l'actuel secrétaire général du RND. Des opportunistes de tous bords guettent encore le moindre signe pour connaître qui applaudir. Et les maîtres du moment usent de tous les moyens pour éviter le coup de force en gestation. Des sources proches du numéro du RND affirment qu'Ouyahia a bien vu venir la chose. De plus, Nouasri, l'un des opposants farouches à la direction actuelle, a confirmé plusieurs rencontres qui l'ont réuni, lui, Bendakir et d'autres anciens cadres du parti, ainsi que des députés dissidents du RND. Informé de ces rencontres, Ahmed Ouyahia a discrètement annoncé la sentence contre les éventuels militants qui seraient sensibles à l'argumentaire de l'opposition à la ligne du RND: l'exclusion du parti et une retraite politique dans l'anonymat. Toutefois, Nouasri a reconnu, néanmoins, que les mouvements de contestation «ne trouvent toujours pas de cadre assez organisé pour entamer des actions plus efficaces». Notre interlocuteur affirme, à ce propos, que plusieurs militants «ont manifesté leur grogne contre le clan de l'Ouest, alors que d'autres oeuvrent pour amener Ouyahia à faire du parti une véritable force politique et non pas un regroupement de militants fonctionnaires». Certains militants, affirme-t-il, «ont déjà pris contact avec notre groupe». Le groupe de Tahar Benbaïbèche est-il en train de se présenter dans un meilleur cadre pour entretenir la contestation? A-t-il des garanties? Des interrogations qui trouveront leurs réponses avant la présidentielle à travers plusieurs indices. D'abord celui de la justice. S'inspirant de l'expérience du FLN, le groupe de Benbaïbèche veut exercer des pressions pour que son affaire bloquée au niveau du palais de justice depuis 1999 soit déterrée. Les anciens patrons du RND à l'époque Betchine se proclament toujours les maîtres légitimes et mettent en doute la légitimité du congrès de 1999 !