La police tunisienne a tiré des balles en caoutchouc et du gaz lacrymogène pour disperser tard jeudi une manifestation contre le gouvernement à Sidi Bouzid, berceau de la révolution de 2011, après une première intervention dans la matinée, a-t-on constaté. Quelque 800 manifestants protestant contre l'intervention de la police dans la matinée et contre le gouvernement dominé par les islamistes d'Ennahda ont jeté des pierres sur les forces de l'ordre, qui ont répliqué par des tirs de balles en caoutchouc et du gaz lacrymogène. Aucune information sur des blessés n'était disponible dans la nuit. Dans la matinée, la police avait dispersé de la même manière une manifestation d'opposition lorsque les protestataires avaient tenté de pénétrer de force dans le siège du gouvernorat (préfecture) de cette ville du centre-ouest du pays. Cinq personnes avaient été légèrement blessées et plusieurs autres arrêtées. La ville est le berceau de la révolte qui a abouti le 14 janvier 2011 à la fuite du président tunisien Zine El Abidine Ben Ali en Arabie saoudite. Le point de départ avait été la mort le 17 décembre 2010 de Mohamed Bouazizi, 26 ans, un vendeur ambulant qui s'est immolé par le feu pour protester contre les saisies musclées de ses marchandises par la police. L'intervention de la police jeudi intervient au moment où l'opposition et la société civile accusent le gouvernement d'une dérive autoritaire et islamiste.