Le réalisateur et crtique de cinema Salim Aggar Salim Aggar a présenté les moments forts du 7e art algérien dans un panorama retraçant ces 40 dernières années avec les films de Merzak Allouache, de Moussa Haddad, de Yamina Chouikh, Farouk Belloufa, ou encore de Nadir Moknache. «Aujourd'hui il n'y a aucun réalisateur algérien capable d'égaler ou de faire mieux que le film La Bataille d'Alger», c'est le constat qu'a fait le réalisateur Salim Aggar, lors du débat sur la révolution et le cinéma, dans le cadre des soirées d'Algérie News à l'espace Plasti vendredi soir. Invité à débattre sur la situation du cinéma algérien, le réalisateur a d'abord présenté un panorama du cinéma algérien de 1966 à 2009. Cela va de «La Bataille d'Alger» à «Benboulaïd» en passant par «Chronique des années de braises» et «Le Vent des Aurès» ou de «Décembre» à «Patrouille à l'Est». Le panorama montre aussi les moments fort du 7e art algérien durant ces 40 dernières années avec les films de Merzak Allouache, de Moussa Haddad, de Yamina Chouikh, Farouk Belloufa, ou encore de Nadir Moknache, Salim Aggar a terminé ces 26 minutes de rétrospective avec des images des meilleurs comédiens et réalisateurs, dont certains sont aujourd'hui disparus, le tout sous la musique mémorable d'El Harik signé par Lamine Bechichi. Dans ce panorama, plusieurs déclarations de grands noms du cinéma à l'image de Mohamed Lakhdar Hamina ou encore du réalisateur égyptien Youcef Chahine, sont venus apporter leur témoignage sur un cinéma d'envergure mondiale. Hamina évoquait notamment la présentation de «Chronique des années de braises» en Argentine, évoquant les déclarations de l'Ambassadeur algérien de l'époque qui était ébloui de voir que l'Algérie est arrivée à un niveau aussi haut dans le cinéma. C'est justement la régression du cinéma algérien aujourd'hui qui a plus alimenté le débat. Salim Aggar explique que cette régression du cinéma algérien est due à l'absence d'une politique globale pour soutenir le cinéma algérien. L'apport du ministère de la Culture seul ne suffit pas, il faut l'apport du gouvernement tout entier. L'argent tout seul ne suffit pas pour améliorer la qualité des productions. Le réalisateur a expliqué que l'importance de ce panorama était de démontrer au monde entier que le cinéma algérien avait une histoire et un parcours. «Quand j'ai présenté ce panorama à Berlin et à Bruxelles, certains cinéastes iraniens, américains et chinois ne savaient pas que cinéma algérien était arrivé à ce niveau de cinéma de qualité, certains pensaient même que la Bataille dAlger était un film italien, tellement le film était associé au nom du réalisateur italien Gillo Pentoecorvo». Intervenant dans le débat, le réalisateur de documentaires sur l'histoire et la Révolution, Ali Fateh Ayadi, était à la fois ému et triste de revoir plusieurs artistes algériens aujourd'hui disparus et triste en découvrant que le cinéma algérien a énormément régressé. Le débat s'est achevé sur la question des archives de la Guerre d'Algérie et des négatifs des films algériens. Pour Ali Fateh Ayadi, les archives sont une question très importante qui a été négligée par les autorités locales. Il y a beaucoup d'archives de la Guerre d'Algérie qui sont stockées en Yougoslavie qui n'ont pas été rapatriées. Même constat pour les négatifs des films algériens qui sont au niveau des laboratoires italiens de la Micro Stempa et GTC de Paris. Pour les intervenants, on ignore sur quelle base ont été signés dans les années 1970 les contrats avec des laboratoires, mais pour Salim Aggar, il est important qu'ils soient sauvegardés dans ces laboratoires avant de les rapatrier, dans des chambres spécialisées.