Les réactions des délégués n'ont pas été tendres. Comme il fallait s'y attendre, le document de mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur, adopté, hier, à Tizi Ouzou, par l'instance suprême du mouvement citoyen n'a, avant même qu'il soit consulté, suscité que des réactions de rejet notamment du côté des délégations restées en marge de cette rencontre tenue hier à l'Inth. Comment peut-il en être autrement lorsqu'on sait le refus de ces délégations quant à la tenue même de cette rencontre qui a enfanté un document, le plus controversé dans l'histoire du mouvement citoyen. A Béjaïa les réactions n'ont pas été tendres. Aussi bien pour les délégués, qui ont pris part à cette rencontre que pour le document adopté, les réactions de condamnation et de rejet ont été nombreuses chez les contestataires de cette rencontre interwilayas qui se déclarent «non concernés» par ce «non-événement». Cela à côté d'une probable riposte dans les prochains jours. Contacté par téléphone, Sofiane Adjalne de la coordination d'Akbou dira en commentant l'événement. «Pour nous, la question du dialogue n'est jamais allé loin, elle reste utopique. Pour cela, nous nous sommes toujours opposés à l'élaboration du document et nous avons aussi fait part de votre point de vue de cette rencontre inopportune. Le problème est aujourd'hui ailleurs, il est dans la transgression des principes directeurs. Moi, je ne comprends pas cet empressement à l'adoption d'un document alors que le pouvoir ne s'est engagé en rien». «Pour l'histoire nous ne cautionnerons jamais une rencontre qui a consacré la division du mouvement. A chacun d'assumer ses responsabilités devant l'histoire et le peuple.» De son côté, Zahir Benkhellat n'a pas mâché ses mots pour déclarer «la décision de la Cicb de prendre part au conclave interwilayas n'est pas consensuelle. C'est un cas flagrant de piétinement du code d'honneur. La sagesse n'a pas prévalu. La coordination d'Akbou ne cautionnera aucun travail de coulisse. Nous n'avons aucun parti pris. Nous ne sommes ni pour l'un ni pour l'autre. Ceux qui sont présents à Tizi Ouzou ne représentent que leurs coordinations et c'est pareil pour ceux qui ont rendu une déclaration au nom de la Cicb. Personne n'a le droit de la représenter ni de parler en son nom tant qu'il n'y a pas consensus. Pour terminer, nous, à Akbou, exigeons la tenue d'un conclave extraordinaire dans les plus brefs délais pour s'expliquer». Ces deux réactions résument largement les points de vue d'autres délégués qui n'ont pas souhaité s'exprimer pour l'heure en public, pour ne pas, dit-on, aggraver la fracture. Les prochaines rencontres des archs à Béjaïa risquent de faire mal si pour autant, il y en a.