La grève des enseignants, l'ultimatum des archs, l'invalidation ou non du 8e congrès du FLN, le tenue du congrès des redresseurs et le relogement des sinistrés sont autant de dossiers reportés à l'après -Aïd. La scène politique nationale connaîtra une animation sans précédent dès le début du mois de décembre prochain. Le cumul du mois de carême particulièrement animé donnera-t-il plus de visibilité à une scène politique posée à la caricature au point d'échapper à toute lecture et analyse? S'il n'est pas évident que les conciliabules et des rencontres ramadanesques livrent la totalité de leur résultats, en revanche, des rendez-vous importants attendent aussi bien le cercle présidentiel que la classe politique. A commencer par le relogement des sinistrés du séisme de Boumerdès. Au lendemain de la catastrophe, le président de la République avait promis de reloger «toutes familles avant l'hiver». L'Etat a consenti des efforts énormes , il faut le reconnaître, dans ce domaine mais il semble pratiquement impossible pour M.Bouteflika de tenir l'engagement pris devant le peuple algérien. Le 21 décembre prochain sera le premier jour de l'hiver et au vu de l'état d'avancement des chantiers, le défit est loin d'être relevé. Le cafouillage dans cette opération s'est exprimé a travers les déclarations du chef du gouvernement et du ministère de l'Intérieur. S'exprimant il y a quelques mois, lors d'une conférence de presse, Ahmed Ouyahia a affirmé que le relogement des familles sinistrées sera terminé en novembre, et, le lendemain, le département de Zerhouni a implicitement démenti ces déclarations en indiquant que l'opération ne prendra fin que vers la fin de l'année. Le cercle présidentiel ne met plus de gants pour mettre à profit les résultats obtenus quitte à outrepasser l'engagement. L'utilisation abusive des images de la télévision en témoignent. Franchement accusées de bénéficier des largesses de l'administration, les redresseurs du...FLN s'apprêtent à organiser leur congrès réunificateur au courant du mois de décembre. «Aucun parti politique dans le monde n'est à l'abri des dissensions» a déclaré le président de la république dans un entretien qu'il a accordé au confrère l'Echo d'Oran, il y a deux semaines. Le mouvement de redressement qui regroupe la majorité des ministres du gouvernement réussira-t-il le pari de son implantation en tant qu'alternative à M.Benflis au sein du FLN et auprès des populations? En attendant c'est le procès de la plainte déposée par «des militants mécontents» pour l'invalidation ou non du 8e congrès qui sera examinée le 2 décembre. Il faudra au redresseurs une armée de juristes pour expliquer et convaincre que l'on peut geler le fonctionnement d'un parti sur la base d'une simple plainte «de militants mécontents» et non sur la base d'une décision de justice fondée. Ils y parviendront, peut-être, en faisant violence aux textes de loi, notamment la loi sur les partis politiques. Le parti majoritaire malgré tout s'apprête à engranger une autre victoire juridique sur les redresseurs en excluant totalement une issue défavorable. Depuis que le conseil d'Etat a entériné l'incompétence des instances judiciaires pour statuer, le 18 octobre dernier, sur le fonctionnement et l'organisation des partis, la tendance «à la guerre comme à la guerre» s'est distinguée au sein du conglomérat des redresseurs. D'où le passage à un stade différent, celui de l'offensive à outrance, sans se soucier de ce que peuvent en penser les Algériens. Il y a manifestement un abus d'utilisation des moyens de l'Etat, notamment la télévision. On ne prend plus de gants, on signifie que la force est de notre côté et que le reste est littérature politique. La direction légaliste du FLN ouvre un nouveau front dans la bataille juridique contre le mouvement de redressement. Si Afif, Daadoua, Barkat, les autres membres à la tête du mouvement et tous ceux qui ont engagé l'action d'invalidation du 8e congrès seraient convoqués par le juge d'instruction. Le FLN a déposé deux plaintes pour usurpation de qualité auprès du parquet de Bir Mourad Rais. Au courant du mois de décembre, ce sont les archs qui attendent également la réponse à leur ultimatum, une donne qui risque d'affecter la sérénité du pouvoir dans sa tache de déstabilisation du parti majoritaire. A l'issue du conclave de l'interwilayas qui s'est déroulée samedi dernier à l'Intht de Tizi Ozou, le mouvement citoyen a lancé un ultimatum de 10 jours au pouvoir pour la prise en charge de ses préalables sous peine de rejeter la future présidentielle. Et pour clôturer la liste non exhaustive des rendez-vous de l'Aid, c'est la grève des enseignants qui attend, elle aussi un règlement de la part des pouvoirs publics. Les augmentations et les appels incessants du ministre de l'Education n'ont pas trouvé un écho auprès des dirigeants du Cnapest qui exigent un statut de partenaire social à part entière sous peine de compromettre l'année scolaire.