Le divorce dans le rang des animateurs du mouvement est définitivement con-sommé. La crise, qui a fait sauter en éclats la Cadc, s'est propagée aux autres coordinations du mouvement citoyen. La Cccwb vient de se scinder en deux entités bien distinctes. Les animateurs, qui ont assisté à la dernière plénière de l'interwilayas à Tizi Ouzou, forment le premier clan, alors que les absents constituent l'autre clan. Le prétexte d'une mésentente au sujet des préalables a laissé la place à une opposition sur l'opportunité de dialoguer ou non. Les anti-dialogue, constitués principalement d'éléments du RCD au sein des comités de Haïzer et de Bechloul, tentent de discréditer l'autre aile en l'accusant de faire le jeu du parti d'Ahmed Ouyahia. Lors de son passage à Bouira, Saïd Sadi avait indirectement attaqué les animateurs, principalement Abrika, sans le citer, en les accusant de privilégier les carrières personnelles et de favoriser le leadership. L'aile participante à l'interwilayas de Tizi Ouzou refuse de cautionner la division. Son animateur principal, Hakim Kacimi, appelle à la raison et l'unité des rangs. L'ultimatum adressé au pouvoir, qui n'est pas étranger à cette crise selon le délégué de M'chedallah, montre s'il le fallait que le mouvement ne saurait accepter un soupçon de concession. En refusant d'aller à Tizi Ouzou, le groupe de Haïzer, Bechloul et Bouira-Ville justifie cette absence délibérée par une volonté de ne pas cautionner la division née du conclave d'Imzizou. Meziane Chaâbane, délégué de Haïzer, qualifie l'engouement de certains à aller coûte que coûte vers le dialogue d'acte de trahison envers les martyrs du mouvement. Dans l'état actuel des choses, le pouvoir n'a donné aucun signe favorable à l'application de la plate-forme d'El-Kseur.