Entre l'Algérie et l'Espagne c'est la concertation permanente à haut niveau. La symbiose entre les deux pays semble totale. Le Chef du gouvernement espagnol, M.José Maria Aznar est arrivé hier à Alger. Il a pour mission d'y faire une visite de travail qui s'étalera sur deux jours. Ce voyage du président du gouvernement espagnol s'inscrit dans ce qui est appelé, en langage diplomatique, un cadre de consultations politiques entre responsables de haut niveau des deux pays. Il obéit aussi à ce qui été convenu dans la convention-cadre signée entre les deux parties à l'occasion de la visite d'Etat effectuée par le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika au royaume d'Espagne il y a plus d'une année, le 8 octobre 2002. Fait significatif, le périple de M.Aznar dans la région du Maghreb ne concernera pas uniquement l'Algérie dont ce sera d'ailleurs le dernier sommet avec le président Bouteflika. Jouant l'équilibre entre les principaux acteurs de cette partie du monde, le Chef du gouvernement espagnol sera également quelques jours plus tard (les 8 et 9 décembre prochain) l'hôte du Royaume marocain à Rabat pour présider la dernière réunion bilatérale hispano-marocaine. C'est que José Maria Aznar qui ne se représentera pas en mars prochain aux élections législatives après deux mandats passés à la tête de l'Exécutif espagnol, sera absent de la future évolution des rapports de Madrid avec ces deux capitales maghrébines. D'ailleurs, le contexte de son voyage en Algérie est dominé par un éloquent chassé- croisé diplomatique qui s'est articulé autour de plusieurs évènements passés ou à venir. Ainsi, le gouvernement de Madrid vient de dépêcher il y a quelques jours, son chef de diplomatie, Mme Ana Palacio à Rabat pour une visite-éclair au cours de laquelle elle a discuté entre autres avec ses vis-à-vis marocains d'immigration clandestine, de lutte contre le terrorisme, de Sahara occidental et bien évidemment de coopération économique entre les deux parties. Le voyage de M.Aznar en Algérie précède une autre visite importante d'un responsable occidental, celle du secrétaire d'Etat américain, Colin Powell qui fera un périple dans trois pays du Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie) à partir du 3 décembre prochain. Il intervient aussi quelques jours seulement après la réunion à Alger des ministres des Affaires étrangères des pays de l'UMA devant préparer le très attendu sommet de ces mêmes pays avec 5 pays européens de la rive occidentale de la Méditerranée (5+5 ) programmé pour le 4 et 5 décembre prochain dans la capitale tunisienne. Mais la venue de M.Aznar à Alger sera à n'en pas douter l'occasion pour les responsables de Madrid et d'Alger de faire le point de la situation, sinon le bilan de la coopération bilatérale entre les deux pays. Sur ce plan, les échanges commerciaux et les accords de coopération économiques ne cessent de croître avec une volonté politique commune de faire du partenariat entre les deux parties l'axe principal de leur entente qualifiée dans les deux capitales de «stratégique». Faut-il rappeler que l'Algérie et l'Espagne sont liés depuis l'année dernière par le fameux Traité d'amitié, de coopération et de bon voisinage signé lors de la visite d'Etat l'année dernière du président algérien dans ce pays et que les premiers jalons de l'accord d'Association de l'Algérie avec l'Union européenne ont été plantés en terre espagnole. Tout cela pour dire que dans cette région du monde caractérisée plus qu'ailleurs par la realpolitik des Etats, Alger et Madrid, oeuvrent pour instaurer une coopération Nord-Sud exemplaire sous l'orientation et la supervision des plus hautes autorités des deux pays.